Roger Utumpu, administrateur assistant du territoire de Songololo en charge de l’Économie et des Finances, a exprimé son indignation après le meurtre, dans la nuit du lundi 22 septembre, de deux motocyclistes à la frontière congolo-angolaise de Lufu. Les faits sont attribués à des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
« Nous condamnons fermement l’acte de tirer à balles réelles sur nos compatriotes. Le rôle des services de sécurité n’est pas d’ouvrir le feu sur des paisibles citoyens. Le territoire de Songololo n’a plus à revivre de telles scènes, car nous en avons déjà trop souffert. Nous cherchons l’unité et la paix pour notre population », a confié, à la presse locale, l’administrateur du territoire.
Les violences ont éclaté à la suite du décès d’un motocycliste survenu le dimanche 21 septembre. Selon le témoignage d’un habitant, la victime aurait été violemment battue par des militaires alors qu’elle transportait une cliente et tentait d’éviter un trou sur la route.
« Il a été intercepté par des militaires qui l’ont roué de coups. Malheureusement, il a succombé à ses blessures à l’hôpital », a précisé le témoin.
Le lendemain, des motards ont transporté sa dépouille et l’ont déposée devant le bureau local des FARDC, déclenchant une vague de protestations. Les activités commerciales ont été paralysées, la route bloquée, des pneus incendiés, et des affrontements ont éclaté. Des jets de pierres ont été échangés contre des tirs à balles réelles, entraînant la mort de deux autres motocyclistes.
La tension n’a été maîtrisée qu’après l’arrivée de l’administrateur Roger Utumpu, qui a convoqué un conseil local de sécurité.
Les deux militaires soupçonnés d’avoir ouvert le feu ont été arrêtés et transférés à l’auditorat militaire de Matadi. Une audience foraine est prévue cette semaine.
En réponse à ces événements, le conseil local de sécurité a décidé d’interdire la participation des éléments des FARDC aux patrouilles nocturnes dans la zone.
Ange LUMPUVIKA, à Matadi