Est de la RDC: Judith Suminwa croit toujours à la diplomatie pour recouvrir l'intégrité du territoire national et défendre sa souveraineté

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Judith Suminwa

En dépit des initiatives diplomatiques régionales et internationales pour la résolution du conflit armé depuis la résurgence de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) reste « alarmante » dans un contexte de violences persistantes.

À la question de savoir si la diplomatie n'a-t-elle pas démontré ses limites et envisager la guerre comme solution face au statu quo observé sur terrain? la première ministre Judith Suminwa Tuluka dit encore croire à la diplomatie pour la résolution de la crise sécuritaire actuelle en RDC. À en croire la cheffe du gouvernement, c'est grâce à la diplomatie que l'agresseur " le Rwanda" a été identifié au niveau international.

"Écoutez, la guerre est déjà là, ce qui se passe sur le terrain, tout le combat à l'Est c'est une guerre. Ce dont vous voulez c'est de porter la guerre en dehors de nos frontières ? Ça, c'est un autre débat. Vous savez la situation aurait pu être pire que ça donc quelque soit x c'est vrai nous avons perdu quelques territoires en République démocratique du Congo mais ce n'est pas la fin,c'est vrai que nous avons compté sur la diplomatie, la diplomatie a joué parce-qu'il était important d'arriver à nommément indiquer qui était l'agresseur, je pense que ça c'est un élément important que nous avons réussi à travers la diplomatie agissante du Chef de l'État et du gouvernement à travers la ministre d'État, ministre des affaires étrangères", a fait savoir Judith Suminwa Tuluka au cours d'un entretien accordé à la presse nationale en marge de la TICAD 9 au Japon.

C'est dans ce cadre, a-t-elle révélé que le gouvernement de la République Démocratique du Congo est engagé dans les différents processus de paix pilotés par les États-Unis d'Amérique et l'État du Qatar.

"Je pense qu'il est important de continuer les processus de paix, nous avons eu la résolution des Nations Unies 2773 au niveau du Conseil de sécurité, nous avons eu un certain nombre de résolutions de l'Union africaine, au niveau de la SADC et EAC mais c'est vrai que celà n'a pas suffit raison pour laquelle nous avons avec l'appui des États-Unis d'Amérique avec le Président Donald Trump était dans les accords de Washington signés entre le gouvernement congolais et rwandais. Il y a ces pourparlers au niveau de Doha avec l'AFC/M23", a indiqué Judith Suminwa Tuluka, première ministre de la République Démocratique du Congo.

Et d'ajouter :

"C'est juste de pouvoir de noter que quelque soit x le gouvernement de la République Démocratique du Congo tient à l'intégrité de son territoire et à sa souveraineté et c'est vers ça qu'on va aller et normalement on devrait bientôt je l'espère vers une rencontre de deux chefs d'État les Présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Washington mais celà va se faire évidemment sous un certain nombre des conditions dont je n'ai pas à parler ici pour le moment".

Sur terrain, la situation reste préoccupante marquée par la poursuite des combats entre les forces armées de la République Démocratique du Congo et la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda. Les deux parties ne cessent de d'accuser d'être à la base de la violation du cessez-le-feu dans l'Est de la République Démocratique du Congo alors que les ONG multiplient les alertes. 

Amnesty International a dénoncé des exactions commises tant par l’AFC/M23 que par les groupes armés pro-gouvernementaux wazalendo dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu : exécutions sommaires, viols collectifs, enlèvements de patients et attaques d’hôpitaux. L’ONG appelle le Rwanda à assumer ses responsabilités et demande au président Félix Tshisekedi de poursuivre les combattants wazalendo auteurs de crimes.

Dans le même registre, Human Rights Watch a accusé l’AFC/M23 d’avoir massacré plus de 140 civils en juillet près du parc des Virunga, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), la plupart des victimes étant des agriculteurs hutus. Selon des sources locales citées par Actualité.cd, les rebelles de l’AFC/M23 ont installé mardi une nouvelle position entre Kibati et Kaliki, dans le territoire de Walikale, après plusieurs affrontements avec les milices wazalendo. Des mouvements de population ont été signalés dans les villages voisins de Kangati et Ngenge.

Ces violences surviennent moins de deux mois après la signature, le 27 juin à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine. Malgré la non mise en œuvre des mesures de confiance entre Kinshasa et l'AFC/M23, les deux délégations séjournent à Doha pour la reprise des discussions pour faire avancer l'agenda de la paix.

Clément MUAMBA