Est de la RDC : Washington condamne les massacres perpétrés par le M23 en violation à l'esprit et à la lettre de l'accord de paix bilatéral entre les deux pays

Réunon du conseil de sécurité de l'Onu
Réunon du conseil de sécurité de l'Onu

À la demande des États-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni vendredi 22 août 2025 pour examiner la situation en République Démocratique du Congo à la suite des rapports accablants d’Amnesty International et de Human Rights Watch, qui dénoncent des massacres, notamment du M23 avec l'appui du Rwanda à Rutshuru et ailleurs, au Nord-Kivu. 

Prenant la parole, Dorothy Camille Shea, Représentant des États-Unis d'Amérique à l'ONU a dénoncé la gravité des massacres. À l'en croire, ces massacres sont contraires à l'esprit des initiatives diplomatiques en cours pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC.

"Les États-Unis ont convoqué cette réunion en raison d'une recrudescence alarmante de la violence dans l'est de la RDC, qui a fait de nombreux morts parmi les civils. Ces attaques sont contraires à l'esprit et à la lettre de l'accord de paix bilatéral entre la RDC et le Rwanda, ainsi qu'à la déclaration de principes RDC-M23. Soyons clairs : les massacres perpétrés par le M23, soutenu par le Rwanda, contre des civils dans le territoire de Rutshuru et ailleurs, sont effroyables, et les États-Unis les condamnent avec la plus grande fermeté", a déclaré la diplomate américaine Dorothy Camille Shea

Et de poursuivre :

"Les informations du gouvernement américain confirment que le M23, soutenu par des éléments des Forces de défense rwandaises, a combattu les forces de la RDC autour de Mulamba, dans la province du Sud-Kivu, en RDC, à partir du 8 août. Nous sommes également profondément préoccupés par les informations faisant état d'attaques contre des civils par des groupes armés opérant avec le soutien de certains membres de l'armée congolaise au Nord-Kivu et au Sud-Kivu".

Par la même occasion, Washington dénonce toute ttitude de deligitimer les différents rapports des Nations-Unies sur ce conflit dans l'Est de la RDC.

"Les récentes attaques effroyables de l'EI-RDC contre des chrétiens soulignent l'instabilité généralisée dans l'est de la RDC.Nous apprécions les efforts déployés par l'ONU et les ONG pour faire la lumière sur ces actes inacceptables et condamnons les tentatives visant à délégitimer les rapports du HCDH et de la MONUSCO sur ce conflit", a fait savoir la diplomate américaine.

Cette initiative intervient alors que les ONG multiplient les alertes. Amnesty International a dénoncé mercredi des exactions commises tant par l’AFC/M23 que par les groupes armés pro-gouvernementaux wazalendo dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu : exécutions sommaires, viols collectifs, enlèvements de patients et attaques d’hôpitaux. L’ONG appelle le Rwanda à assumer ses responsabilités et demande au président Félix Tshisekedi de poursuivre les combattants wazalendo auteurs de crimes.

Dans le même registre, Human Rights Watch a accusé l’AFC/M23 d’avoir massacré plus de 140 civils en juillet près du parc des Virunga, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), la plupart des victimes étant des agriculteurs hutus. Selon des sources locales citées par Actualité.cd, les rebelles de l’AFC/M23 ont installé mardi une nouvelle position entre Kibati et Kaliki, dans le territoire de Walikale, après plusieurs affrontements avec les milices wazalendo. Des mouvements de population ont été signalés dans les villages voisins de Kangati et Ngenge.

Ces violences surviennent moins de deux mois après la signature, le 27 juin à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine.

Clément MUAMBA