Alors que les violences se poursuivent dans l'Est de la République Démocratique du Congo en dépit des récents accords de paix, le Royaume-Uni exhorte les parties à faire preuve de retenue, à éviter une nouvelle escalade et à s’engager de manière constructive dans le processus de paix.
Intervenant lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la République démocratique du Congo, l'Ambassadeur James Kariuki, Représentant permanent adjoint du Royaume-Uni auprès de l'ONU a salué l’élan positif en faveur de la paix généré par le travail de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) et de la communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) et de l’UA, la signature de l’Accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington et la Déclaration de principes entre la RDC et le M23 à Doha.
"Le Royaume-Uni soutient fermement tous les efforts en faveur de la paix dans l’est de la RDC. Nous saluons les efforts continus des médiateurs et facilitateurs des États-Unis, du Qatar et de l’UA. Nous saluons la reprise des pourparlers entre la RDC et le M23. Les parties doivent désormais respecter de toute urgence et pleinement les engagements qu’elles ont pris en matière de cessez-le-feu et de protection des civils.Le Conseil de sécurité devrait rester saisi de leurs progrès. La mise en œuvre intégrale de ces accords est essentielle pour assurer la paix et la prospérité durables que le peuple de la RDC mérite", a déclaré l'Ambassadeur James Kariuki.
Le Royaume-Uni condamne les massacres généralisés de civils perpétrés par le M23, soutenu par le Rwanda, dans le territoire de Rutshuru, ainsi que les massacres perpétrés par les ADF dans la province de l’Ituri.
"L’ampleur des violations des droits humains, notamment des violences sexuelles, commises par des groupes armés dans l’est de la RDC est profondément préoccupante. Nous appelons toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils.Les parties doivent respecter les cessez-le-feu auxquels elles se sont engagées. Les violations signalées par les groupes M23 et Wazalendo sont profondément préoccupantes, tout comme la montée de la rhétorique incendiaire des deux côtés", a dénoncé le Représentant permanent adjoint du Royaume-Uni auprès de l'ONU.
D'après l'Ambassadeur James Kariuki, le Royaume-Uni reste préoccupé par les restrictions imposées à la liberté de mouvement de la MONUSCO par le M23.
"Les forces de maintien de la paix de l’ONU doivent être autorisées à exécuter le mandat convenu par ce Conseil. Nous nous réjouissons de la nouvelle selon laquelle les approvisionnements en carburant et en eau ne sont plus restreints.Nous saluons également le fait que certaines des rotations nécessaires des troupes de la MONUSCO aient désormais eu lieu. Il faut que cela soit maintenu.Pour conclure, le Royaume-Uni soutient fermement tous les efforts en faveur de la paix dans l’est de la RDC", a martelé le diplomate Britannique.
Cette réunion du conseil de sécurité se tient à la demande des États-Unis d'Amérique alors que les ONG multiplient les alertes. Amnesty International a dénoncé mercredi des exactions commises tant par l’AFC/M23 que par les groupes armés pro-gouvernementaux wazalendo dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu : exécutions sommaires, viols collectifs, enlèvements de patients et attaques d’hôpitaux. L’ONG appelle le Rwanda à assumer ses responsabilités et demande au président Félix Tshisekedi de poursuivre les combattants wazalendo auteurs de crimes.
Dans le même registre, Human Rights Watch a accusé l’AFC/M23 d’avoir massacré plus de 140 civils en juillet près du parc des Virunga, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), la plupart des victimes étant des agriculteurs hutus. Selon des sources locales citées par Actualité.cd, les rebelles de l’AFC/M23 ont installé mardi une nouvelle position entre Kibati et Kaliki, dans le territoire de Walikale, après plusieurs affrontements avec les milices wazalendo. Des mouvements de population ont été signalés dans les villages voisins de Kangati et Ngenge.
Ces violences surviennent moins de deux mois après la signature, le 27 juin à Washington, d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine.
Clément MUAMBA