Les initiatives diplomatiques pilotées au niveau international peinent jusque-là à donner des résultats escomptés au regard de la poursuite des violences sur terrain. Selon la note d'information du VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants, le Conseil des ministres a été informé des «flagrantes violations de l’accord de Washington et de la déclaration de principes de Doha par les agresseurs, avec des attaques contre les positions des FARDC accompagnées du recrutement forcé de mineurs».
"Au nom du VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants en mission, le VPM, ministre de l'économie nationale a informé les membres du Conseil de la situation sécuritaire principalement dans le Nord et Sud-Kivu. Il a indiqué que la situation se caractérise principalement par les flagrantes violations par les agresseurs de l'accord de Washington et de la déclaration de principes de Doha ainsi que des dispositions pertinentes de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations-Unies. En effet, ils s'emploient à mener des attaques contre les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo accompagnées des recrutements forcés des mineurs", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 15 août 2025 à la Cité de l'Union Africaine sous la direction de Félix Tshisekedi.
Sur un autre volet, poursuit la source citée, la note d'information relevant du Ministère de la Défense nationale et anciens combattants a fait le point sur les opérations de défense dans d'autres provinces de la République Démocratique du Congo y compris dans le triangle compris entre la ville province de Kinshasa - Grand Bandundu et Kongo Central.
Depuis le début de la semaine, les tensions montent entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas.
Dans un communiqué, l’armée congolaise a dénoncé « l’attitude belliciste » de la coalition M23/AFC, accusée de mener de « multiples attaques » contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, assorties de « massacres ciblés » de civils.
Les FARDC parlent de « violation intentionnelle et manifeste » de l’accord de paix de Washington et de la Déclaration de principes signée à Doha, et se réservent « le droit de répondre de manière appropriée à toutes les provocations ».
De son côté, l’AFC/M23 affirme que Kinshasa poursuit « ses manœuvres militaires offensives » en vue d’« un conflit à grande échelle », malgré la signature de la Déclaration de principes le 19 juillet à Doha. Le mouvement rebelle cite d’importants mouvements de troupes et de matériels militaires dans plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi qu’à Uvira, où il dit avoir observé l’accostage de « deux navires militaires transportant 1 125 combattants ». L’AFC/M23 accuse le gouvernement de « compromettre le processus de paix » et affirme rester en « état d’alerte maximale ».
Ces échanges de communiqués interviennent dans un contexte d’impasse diplomatique. Les discussions directes prévues le 8 août à Doha entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 n’ont pas eu lieu. Selon la médiation qatarie, les deux parties « continuent de travailler » à la mise en œuvre de la Déclaration de principes, notamment sur la création d’un mécanisme, avec la participation de la Croix-Rouge internationale, pour l’échange de prisonniers. Ce point, qui devait être réglé avant le 29 juillet, bloque la suite du processus.
La semaine dernière, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a renouvelé son appel à toutes les parties aux conflits dans l'Est de la RDC pour qu'elles protègent les civils et respectent toutes leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme.
Dans une déclaration faite mercredi 6 août à Genève en Suisse, il a également exhorté toutes les parties à la déclaration de principes récemment signée à s'engager de bonne foi dans le processus de paix et à agir avec détermination pour mettre fin aux cycles de violence récurrents.
Clément MUAMBA