Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a publié un aperçu des incidents visant les travailleurs humanitaires en République démocratique du Congo, particulièrement dans l’Est du pays, frappé par les conflits armés, les violences et l’agression rwandaise menée via la rébellion de l’AFC/M23.
Selon le rapport couvrant le mois d’octobre et consulté par ACTUALITE.CD jeudi 20 novembre 2025, OCHA/RDC révèle que 55 incidents affectant les acteurs humanitaires ont été enregistrés, contre 46 en septembre. Cette hausse est surtout observée au Nord-Kivu et en Ituri.
"En octobre 2025, 55 incidents affectant les acteurs humanitaires ont été signalés dans l’Est de la République démocratique du Congo, contre 46 en septembre. Cette augmentation a été particulièrement marquée au Nord-Kivu et en Ituri. Cependant, la gravité des incidents a diminué, avec un seul enlèvement et deux blessés recensés au cours du mois", indique OCHA dans son rapport.
Le document précise que la nature des incidents reste similaire à celle des mois précédents : Cambriolages, vols et intrusions : 35 % ; Entraves et restrictions de circulation : 35 % ; Intimidations, menaces ou agressions : 26 %
Cette tendance souligne les pressions opérationnelles constantes auxquelles font face les organisations humanitaires sur le terrain.
"49 % des incidents ont eu lieu au Nord-Kivu, suivis du Sud-Kivu (29 %), de l’Ituri (18 %) et du Tanganyika (4 %). La concentration des incidents au Nord et au Sud-Kivu reflète une situation sécuritaire instable et des entraves persistantes qui continuent de compliquer l’accès humanitaire dans les zones d’intervention clés", souligne OCHA.
Depuis le début de l’année, l’escalade du conflit et l’intensification des attaques de la rébellion AFC/M23, appuyée par le Rwanda au Nord et au Sud-Kivu, ont déplacé des centaines de milliers de personnes, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Les violences ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, tandis que les routes coupées et l’insécurité généralisée compliquent davantage l’accès des humanitaires aux populations vulnérables.
Malgré ces conditions difficiles, les acteurs humanitaires poursuivent leurs opérations vitales en négociant l’accès aux zones affectées et en fournissant des soins médicaux d’urgence, une aide alimentaire et d’autres formes d’assistance essentielle. L’ONU insiste sur l’urgence de garantir un accès humanitaire rapide, sécurisé et sans entrave, en levant tous les obstacles encore persistants.
En dépit des avancées annoncées dans le cadre des initiatives de médiation notamment le processus de Washington piloté par les États-Unis pour le dossier RDC–Rwanda, ainsi que l’implication du Qatar dans la crise opposant la RDC à la rébellion AFC/M23, la situation sur le terrain peine à s’améliorer. Face à ce constat, de nombreuses voix appellent les parties prenantes à respecter leurs engagements dans les différents accords et déclarations signés, afin de faire taire les armes et offrir enfin une chance à la paix après près de trois décennies de conflit.
Clément MUAMBA