Liberté de la presse : l’intelligence artificielle, entre menace et opportunité pour les médias

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Atelier des journalistes sur l'IA

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque 3 mai, l’UNESCO, en partenariat avec l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), a organisé ce mardi 6 mai à Kinshasa un atelier de réflexion axé sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur des médias.

L’objectif de cette rencontre était entre autres d’encourager une réflexion collective sur les mutations que connaît la presse à l’ère de l’IA, tout en sensibilisant les professionnels des médias sur les bonnes pratiques liées à son usage. Car l’intelligence artificielle, en pleine expansion, bouleverse déjà le paysage médiatique. Elle offre des outils puissants pour renforcer le journalisme d’investigation, faciliter la création de contenu et soutenir les mécanismes de vérification des faits (fact-checking).

Au cœur des échanges, plusieurs enjeux majeurs ont été évoqués. Parmi eux, l’automatisation de certaines tâches éditoriales, la recherche avancée de données, mais aussi les risques liés à la prolifération de la désinformation, aux deepfakes, à la modération biaisée et à la surveillance numérique ciblant les journalistes. L’émergence de l’IA dans les modèles économiques des médias suscite également des inquiétudes quant à la rémunération équitable des contenus journalistiques et à la pérennité du secteur.

Intervenant à cet atelier, le professeur Bob Bobutaka Bateko, enseignant-chercheur à l’Institut supérieur de statistique et à l’Université de Kinshasa, a livré une analyse nuancée.

« Le côté positif de l’IA, c’est qu’elle donne davantage de moyens aux journalistes, améliorant significativement certains processus de production », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : 

« En revanche, le revers de la médaille, c’est le défi de la désinformation et des fake news, qui érodent la confiance du public envers les médias ».

Pour sa part, le président de l’UNPC a appelé les journalistes et professionnels des médias à s’approprier les connaissances partagées durant cet atelier afin de mieux intégrer l’IA dans leur pratique quotidienne, tout en restant vigilants sur les dérives possibles.

Selon les Nations-Unies, le 3 mai représente une journée pour : tracer un portrait de la liberté de presse dans le monde ; défendre l’indépendance des médias face au processus politique et au système judiciaire ; se souvenir des journalistes censurés, emprisonnés ou assassinés et rendre hommage à ceux décédés au travail;sensibiliser à l’importance du journalisme indépendant ; protéger l’accès à l’information et à la liberté d’expression. Car une presse libre et indépendante devient un outil incomparable pour garantir la justice et pour protéger les droits de la personne. La 32e Conférence mondiale de la liberté de la presse de l’UNESCO se tient du 5 au 7 mai à Bruxelles en Belgique.

Marianne Enungu, stagiaire UCC