Est de la RDC : dans un mémo remis à Judith Suminwa, le réseau des femmes solidaires exige un cessez-le-feu immédiat et demande aux partenaires internationaux d'user de leur influence pour le retrait des troupes rwandaises

Photo d'illustration
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Les initiatives de mobilisation générale contre l'agression rwandaise dans l’Est du pays se multiplient depuis l'appel lancé par le Président de la République, et la campagne populaire "Congolais Telema", menée par la Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa Tuluka. C'est dans ce cadre que le Réseau des Femmes Solidaires internationales "RFSI" a organisé ce samedi 29 mars 2025 une marche pacifique pour dire non à la guerre, et oui à une paix durable sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo.

À la suite de sa tournée à l'intérieur du pays, la Première Ministre Judith Suminwa a pris part à cette marche de protestation contre l'insécurité dans l'Est. Partie de la gare centrale jusqu'à l'Athénée de la Gombe, les femmes de toutes les tendances confondues, ont arpenté le boulevard du 30 juin d'un pas décisif, afin de dire stop aux violences, stop aux assassinats et autres atrocités commises par l'agresseur rwandais et ses supplétifs de la coalition M23/AFC au Nord-Kivu et Sud-kivu.

Dans  un élan de cœur et en soutien aux FARDC et aux victimes de cette guerre et de l'activisme de la milice Mobondo dans l'espace Grand Bandundu, Lina Pembe, présidente du Réseau des Femmes Solidaires internationales, a remercié l'épouse du Chef de l'Etat, Denise Nyakeru, marraine de cette action, et la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, pour son implication personnelle à la réussite de ladite marche.

"Nous avons marché avec la Première Ministre pour réclamer la paix dans notre pays. Elle a soutenu notre action, parce qu'elle est aussi  une mère. Les mamans donnent la vie. Et aujourd'hui, elles pleurent leurs enfants et maris tués par l'ennemi. A l'Est, le nombre d'orphelins augmente. Il faut que cela cesse! Cest pourquoi nous aussi à Kinshasa, en solidarité avec les femmes de l'Est qui souffrent, nous nous levons pour faire entendre notre voix ici, et à l'étranger, et notre démarche est constitutionnelle", a déclaré Lina Pembe dans son mot de circonstance  contextualisant le sens de leur initiative à l'Athénée de la Gombe.

Sur demande de la Première Ministre, Lina  Pembe a en outre, décliné le contenu de leur mémo avec copie pour information au Président de la République, aux organisations internationales et continentales, appelant entre autres à un cessez-le-feu immédiat dans l'Est du pays, au retrait des troupes rebelles dans les zones occupées illégalement et à l'implication réelle de la communauté internationale pour mettre fin à ces atrocités.

« (i) Un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel , nous demandons aux organisations internationales, y compris l’Union européenne, les États-Unis, la Russie, la Chine et le Royaume-Uni d’exercer leurs influences pour imposer une cessation immédiate des hostilités en RDC. (ii) Le retrait sans condition de toutes les troupes belligérantes. Nous exigeons que toutes les troupes étrangères et troupes armées impliquées dans le conflit se retirent immédiatement du territoire congolais, afin de permettre le rétablissement de la souveraineté nationale; Un engagement renforcé pour une solution diplomatique durable »

Et de poursuivre :

« Nous réitérons aux Nations-Unies, à l'Union africaine et aux partenaires internationaux d'initier une conférence de paix inclusive impliquant toutes les parties concernées avec une participation active des femmes afin de trouver une issue durable au conflit; la protection des populations civiles : nous exhortons les institutions congolaises et les partenaires internationaux à prendre des mesures immédiates pour garantir la sécurité des civils en particulier des femmes et des enfants »

Après la réception dudit mémo, la première ministre Judith Suminwa a dénoncé les exactions commises par les ennemis internes et externes, auteurs des pillages des  ressources naturelles de la RDC.

"Chaque pays a ses problèmes, mais nous ne pouvons pas tolérer que l'ennemi occupe notre territoire illégalement, et tue nos enfants, au motif qu'un jour, lorsqu'il était en difficulté, nous l'avons accueilli sur notre sol, à cause de notre hospitalité légendaire. C'est pourquoi, nous exprimons notre ras-le-bol. Nous sommes fatigués de compter les morts, de voir les jeunes filles et mamans violées. Nous decrions les assassinats et nous sommes fatigués de voir les FARDC et les Wazalendo se battre pour protéger notre pays. Nous disons ça suffit!", s'est exclamé la Patronne de l'Exécutif central.  

Par la même occasion, Judith Suminwa a expliqué à l'assistance que pour combattre l'ennemi, un budget important est affecté à la défense de la patrie. Sans le retour de la paix, le développement est mis en mal.

"Nous voulons une seule chose : la paix dans notre pays. Parce que le Chef de l'Etat et le Gouvernement veulent continuer à travailler selon le programme élaboré, pour le développement de notre pays, et cela n’est possible qu'avec la paix. 30 ans, ça suffit ! Nous voulons la paix dans notre pays » a insisté la Cheffe du Gouvernement.

Et d'ajouter :

"Pour arriver à cette paix tant voulue, au sein du Gouvernement nous travaillons, sur différents fronts, militaire, diplomatique et médiatique. Nous lançons donc un appel à un front populaire cette fois-ci. Chaque congolais doit faire preuve de vigilance pour dénoncer les ennemis ou traîtres de la RDC".

Le Réseau des Femmes Solidaires Internationales, RFSI en sigle, est une plateforme des femmes qui vise à créer un monde où les femmes et les filles peuvent vivre libres de toutes les discriminations et réaliser leur plein potentiel. Dirigé par Lina Pembe Bologna, il aspire à une société juste, inclusive et égalitaire où chaque individu, indépendamment de son genre, peut vivre librement et s'épanouir. Le Réseau des Femmes Solidaires Internationales, "RFSI" en sigle, compte à ce jour plus de 300 femmes actives, toutes rassemblées autour d'une vision et un intérêt commun, "la force dans l'union et la solidarité dans l'action".

Clément MUAMBA