Le vote attendu du Conseil de sécurité sur le renouvellement du mandat de la MONUSCO met en lumière des lignes de fracture diplomatiques entre les grandes puissances et les membres africains du Conseil, sur fond d’aggravation du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.
Selon les informations d’ACTUALITE.CD, Porte-plume du texte, la France a tenté de bâtir un compromis entre un mandat inchangé dans ses priorités et l’intégration des récents développements politiques, notamment les processus de paix de Washington et de Doha. Cette approche est soutenue par les États-Unis, qui plaident pour un rôle accru de la mission dans l’appui aux efforts de paix et au cessez-le-feu, tout en accusant le Rwanda de soutenir militairement le M23.
La Chine et la Russie, en revanche, ont exprimé à plusieurs reprises leurs réserves, rompant la procédure de silence pour dénoncer une possible politisation du mandat et une subordination de la MONUSCO à des processus qu’elles perçoivent comme extérieurs au cadre onusien. Elles ont défendu une lecture plus restrictive et prudente du rôle de la mission.
Les membres africains du Conseil, réunis au sein du groupe A3 Plus, ont cherché à rééquilibrer le texte en mettant en avant le leadership africain, notamment la médiation conduite par le Togo sous l’égide de l’Union africaine, ainsi que le rôle des organisations régionales.
Ces divergences ont abouti à un texte de compromis, maintenant les effectifs et les priorités de la MONUSCO, tout en ouvrant la voie à un soutien encadré au cessez-le-feu et à de futures révisions du mandat en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire. Le débat et le vote auront lieu ce vendredi.