Kisangani : L’armée appelle les habitants à quitter son domaine du camp Ketélé

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Manifestation des habitants du camp Ketele

Depuis le mercredi 5 février 2025, les habitants du quartier Katako sont sommés de quitter le domaine militaire des FARDC, sur ordre du général commandant la 31ᵉ région militaire. Selon nos sources, ce dernier dénonce des constructions anarchiques sur ce terrain, destiné exclusivement aux militaires et non aux civils.

Face à cette injonction, les occupants de cette zone située entre le camp Ketélé et l’Institut Chololo ont exprimé leur indignation en se regroupant devant le gouvernorat de province. Hommes, femmes et jeunes, pancartes en main, scandaient leur refus de partir. Sur l’une d’elles, on pouvait lire : “L’avenue Katako n’est pas dans le terrain du camp Sergent Ketélé.”

Parmi les manifestants, Asumani Kasongo a fait savoir qu’il vit sur ce lieu depuis plus de 30 ans sans inquiétude.

“Je vis ici depuis des décennies. Nous avons été surpris de voir des officiers militaires nous sommer de quitter les lieux avant la fin du mois. Cela fait 31 ans que nous avons acheté ces parcelles, nous y avons construit nos maisons et nous possédons des titres délivrés par les services fonciers”, a-t-il témoigné.

Pour certains, la justice s’était déjà penchée sur ce dossier et devait seulement procéder au bornage pour délimiter la zone militaire. Ils demandent désormais l’intervention du gouverneur pour trancher définitivement cette affaire qui, selon eux, a trop duré.

“Mon mari a acheté notre parcelle en 1987, nous y avons bâti nos maisons. Aujourd’hui, les militaires veulent nous les ravir. C’est injuste et inacceptable !”, s’indigne Joséphine, une sexagénaire.

Contacté par ACTUALITÉ.CD, le chef de division du cadastre de Kisangani Nord, récemment affecté à ce poste, assure qu’il va examiner le dossier avec ses services. Face à la colère des habitants, le gouverneur de province, Paulin Lendongolia, s’est rendu sur place pour écouter leurs revendications.

“Je vous remercie d’avoir choisi le dialogue plutôt que la violence. Vos réclamations sont entre de bonnes mains. Je vais convoquer l’armée et les services fonciers pour examiner ce dossier et trouver une solution durable. Rentrez calmement chez vous et attendez la suite”, a-t-il dit.

Gabriel Makabu, à Kisangani