La RDC attaque le Rwanda devant la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des peuples: l’ouverture du procès prévue le 12 février à Arusha, selon Kinshasa

Paul Kagame
Paul Kagame

Au moment où les tensions montent d'un cran entre Kinshasa et Kigali suite aux offensives de l'armée l’armée rwandaise sous le label M23 au Nord-Kivu, la RDC elle, se prépare pour le procès qui s'ouvre ce mercredi 12 février 2025, contre le Rwanda, à la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des peuples (CADHP), à Arusha, en Tanzanie. C’est à la suite d’une plainte de la RDC déposée en 2023. Ce nouveau chapitre vise à faire la lumière sur des décennies d'agressions, de pillages et de massacres sur le sol congolais, orchestrés par le Rwanda et son régime au pouvoir depuis environ 30 ans.

Le vice-ministre de la justice et contentieux international, Samuel Mbemba l’a annoncé à la presse ce jeudi. Il indique que le gouvernement congolais, déterminé à avoir la condamnation du Rwanda, se fera accompagner par des organisations des droits de l'homme pour plus de preuves. 

« Les ONG des droits de l'homme avec qui nous avons eu une série de réunions et de séminaires, travaillent actuellement sur terrain pour encourager les victimes et les témoins à fournir des éléments d'information qu'ils ont. Elles ont également promis d'être à Arusha, la semaine prochaine », a déclaré Samuel Mbemba.

À l'ouverture de ce procès, ce membre du gouvernement Suminwa a expliqué que la première étape consistera, pour la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, à se prononcer sur la recevabilité de la requête de la RDC et sur sa compétence et puis l’instruction en fond.

« C'est en ce moment là que les preuves concernant les exactions subies par les victimes à la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des peuples seront présentées », a-t-il renchéri.

Samuel Mbemba en a profité pour appeler les Congolais à répondre au communiqué du procureur de la cour pénale internationale (CPI), demandant de lui soumettre des informations sur le situation dans l'est de la RDC, pour faire suite à son enquête renouvelée les crimes présumés relevant du Statut de Rome, commis au Nord-Kivu depuis le 1er janvier 2022. Le procureur de la CPI documente également les crimes commis à Goma lors des affrontements entre l’armée et les rebelles du M23 fin janvier. Au moins 3 000 personnes ont été tuées, selon l’ONU.

Samyr LUKOMBO