À la suite des déclarations de condamnation de l'occupation d'une partie de la province du Nord-Kivu et du Sud-Kivu par la rébellion du M23 soutenue par l'armée rwandaise, la classe socio politique congolaise est désormais à la recherche des voies de sortie de la crise pour le retour de la paix dans cette partie du pays mais aussi dans la région des Grands Lacs.
C'est le sens du projet " Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans le Grands Lacs" porté par les églises catholique et protestante. Selon Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, ce plan qui est une initiative de deux églises, a pour finalité de conduire le pays vers un dialogue national.
"Ce sont des consultations qui sont censées conduire le pays vers un dialogue national. C'est l'initiative de deux églises. Si vous revisitez les messages de la CENCO relatif à la situation sécuritaire de ces dernières années, une recommandation est souvent revenue, celle de renforcer la cohésion nationale, celle de d'organiser un forum de concertation nationale au-delà des affinités politiques pour que nous ayons la compréhension commune de la crise, aussi des solutions à y apporter. Mais il faut aussi dire que jusque-là on avait pas un écho favorable à ces appels, l'ECC aussi faisait les appels dans le même sens", a-t-il à ACTUALITE.CD ce mardi 4 février.
Selon ce prélat de l'église catholique, le message du Président Félix Tshisekedi à l'endroit de l'église lors de son récent séjour à Isiro (Haut-Uele) a motivé ledit projet.
"Il faut dire que nous avons été encouragés par le Président quand il a parlé à Isiro ou il a dit que chacun, même l'église doit jouer sa partition, ce qu'il attend de l'église c’est qu'elle soit réellement au milieu du village, c'est-à-dire approcher les uns et les autres pour qu'on soit ensemble et qu'on se parle. Je crois que pour nous c'était une ouverture de dire enfin il a compris la nécessité de ce que nous avons toujours demandé et ça nous a motivés pour voir avec les protestants ensemble comment on peut aller dans cette direction là. Donc, c'est notre initiative auquel finalement, il s'est montré ouvert", a laissé entendre le Secrétaire Général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo.
Les églises consultent déjà les différents acteurs sociopolitiques afin d’adhérer à la démarche.
"Nous pensons que dans l'esprit de la palabre africaine, plutôt que de recourir aux armes, on peut bien réfléchir sur la gouvernance du pays, sur la gestion des défis politiques, économiques et sécuritaires etc. En rapport particulièrement avec la paix qui est sérieusement menacée surtout à l'Est du pays", a indiqué Donatien Nshole.
Monseigneur Donatien Nshole a annoncé la publication ce mercredi du projet des commissions thématiques qui devront être approfondies dans les ateliers dont la synthèse pourra servir de matrice pour le forum national.
Pour plusieurs observateurs, la chute de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu entre les mains du groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) soutenu par l’armée rwandaise représente une victoire majeure contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et le pouvoir du président, Félix Tshisekedi. Sans pour autant le dire ouvertement jusque-là, l'offensive rebelle se poursuit vers la province du Sud Kivu où des combats sont signalés dans le territoire de Kalehe.
La prise de la ville de Goma par les forces M23-AFC-RDF aggrave la crise sécuritaire, humanitaire et économique dans la région. Les combats ont intensifié la détresse des populations locales, et Félix Tshisekedi a dans son dernier message à la nation annoncé une riposte militaire "vigoureuse" et " coordonnée "pour récupérer les zones occupées par les rebelles du M23.
Clément MUAMBA