Le Front Commun pour le Congo (FCC) a exprimé, ce mardi à Kinshasa, sa volonté de participer au futur gouvernement d’union nationale annoncé par le président Félix Tshisekedi, mais sous réserve d’un engagement clair en faveur de l’inclusivité, de la justice et de la mémoire collective, a déclaré Césarine Khonde Nzuzi, cheffe de la délégation FCC aux consultations nationales.
S’exprimant au nom de la plateforme politique lors d’un point de presse, Mme Khonde a salué l’initiative présidentielle visant à bâtir un gouvernement autour des priorités nationales, tout en prévenant contre la tentation d’« effacer » les responsabilités politiques de certains acteurs ayant contribué à « la déchirure du tissu national ».
« L’unité nationale, si elle est un impératif, ne saurait s’édifier sur l’impunité », a-t-elle martelé, insistant sur la nécessité de tracer une ligne rouge face aux groupes armés, en particulier l’AFC/M23, que le FCC accuse d’être soutenu par le Rwanda. « À ceux qui ont trahi la République, poignardé notre peuple et compromis l’intégrité du territoire national, l’unité ne peut servir de refuge, ni le dialogue de blanchisserie », a-t-elle averti.
Le FCC, tout en rappelant sa participation active aux consultations menées par le conseiller spécial du chef de l’État, a affirmé que sa présence dans un éventuel exécutif ne pourra se faire que dans un cadre « clair, équilibré et véritablement inclusif ». Mme Khonde a également évoqué les priorités défendues par sa famille politique, parmi lesquelles figurent la justice transitionnelle, la sécurisation du territoire et l’équilibre des forces politiques.
Le parti de l’ancien président Joseph Kabila a en outre dénoncé les « manœuvres » autour de la récente visite de ce dernier à Goma, qualifiant la région du Nord-Kivu d’« épicentre d’un drame humanitaire et sécuritaire » qui appelle à plus de responsabilité de la part de ceux ayant dirigé le pays.
La déclaration du FCC intervient alors que le processus de formation du nouveau gouvernement est en cours, dans un contexte marqué par les tensions sécuritaires persistantes dans l’Est du pays et les attentes pressantes de la population en matière de paix et de réformes.