Soutenue par l'Union Africaine (UA) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), la RDC ambitionne de briguer le poste de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour la période 2026-2027. Cette ambition coïncide avec sa récente élection comme membre du Conseil des droits de l'homme pour le mandat 2025-2027.
Après l'annonce de la candidature par Félix Tshisekedi lors de la dernière assemblée générale de l'ONU et à six mois du vote proprement dit (NDLR:Juin 2025), le gouvernement de la République a décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant ce mercredi 18 décembre sa campagne en présence des diplomates accrédités en RDC, autorités politiques, civiles et militaires.
Au cours de cette cérémonie où le logo et insignes de la campagne ont été dévoilés, la ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner est revenue sur l'héritage de la RDC au conseil de sécurité tout en précisant qu'elle n'est pas "novice" dans ce domaine.
" Après plus de trois décennies d'absence au conseil de sécurité, notre pays se porte à nouveau candidat soutenu par l'Union Africaine et la SADC. En effet, la RDC n'est pas une nouvelle venue au Conseil de sécurité des Nations-Unies, notre pays a siégé pour la première fois en tant que membre non permanent lors de la période 1982-1983, le pays a ensuite renouvelé cette expérience lors de la période 1990-1991. Ce deuxième mandat fut historique car la RDC a exercé la présidence du conseil de sécurité pendant la guerre du Golf qui s’est déroulée du 02 août 1990 au 28 février 1991 ", a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise.
Et de poursuivre :
"À cette occasion,notre pays, la RDC a joué un rôle essentiel dans la condamnation de l'Irak pour son invasion du Koweït et la violation de l'intégrité territoriale du Koweït, un épisode crucial de la crise du Golf. Vous conviendrez avec moi que la RDC a ainsi démontré, par le passé, sa capacité et son engagement à être un pilier de la diplomatie internationale, une vocation universaliste profondément ancrée dans la durée et guidée par des convictions plutôt que par l'opportunisme ".
Selon Thérèse Kayikwamba Wagner, le réveil diplomatique actuel de la RDC s'inscrit dans le cadre du programme d'actions du gouvernement 2024-2028 qui vise notamment à renforcer l'image du pays comme un acteur de paix et de coopération internationale.
" En tant que nation, nous croyons fermement que la paix et la sécurité internationale sont les fondements sur lesquels reposent le développement durable et le bien-être de nos populations. Mue par un haut sens de responsabilité, la RDC reste convaincue que son expérience unique, sa position géostratégique au cœur de l'Afrique et son engagement en faveur de la paix et de la sécurité en font un candidat idéal pour siéger au sein de cet organe crucial des Nations-Unies. En effet, notre pays a toujours été un fervent défenseur de la diplomatie préventive et de la résolution pacifique des conflits ", a indiqué Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie.
À l’en croire, la RDC a une expérience " particulière" à partager tout en intégrant la catégorie des pays membres non permanents du conseil de sécurité de l'ONU.
" Pour avoir abriter les missions de maintien de la paix de l'ONU pendant plus d'un demi-siècle de l'ONUC à la Monusco en passant par la MONUC,la RDC a une expérience inédite à partager en matière de maintien de la paix et en terme de bonne pratique, des leçons apprises et des recommandations. À titre de rappel, lors de sa 6943e séance,le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 2098 en 2013 décidant entre autres le déploiement à titre exceptionnel et sans créer de précédent d'une brigade d'intervention dotée d'un mandat offensif chargée de neutraliser et désarmer les groupes armés menaçant l'autorité de l'État et la sécurité des civils dans l'Est de la RDC. Cette expérience inédite mérite justement d'être partagée par la RDC et l'un des meilleurs cadres pour le faire c'est au sein du conseil de sécurité ", a fait remarquer la cheffe de la diplomatie congolaise.
Durant son mandat une fois élue, Thérèse Kayikwamba Wagner a fait savoir que la jeunesse aura un rôle important à jouer dans l'établissement et le maintien de la paix dans les communautés et les régions du monde entier.
Le Conseil de sécurité est l'organe des Nations Unies chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il est composé de quinze membres, dont cinq permanents. Bien que ne disposant pas de droit de veto, un siège de membre non permanent confère de nombreuses responsabilités et une place privilégiée dans les débats sur la paix et la sécurité internationales. Les membres non permanents participent pleinement aux prises de décision, au même titre que les membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).
Les dix autres sièges sont pourvus par des élections organisées par l'Assemblée générale, selon une répartition géographique par région. Les candidats doivent obtenir une majorité des deux tiers, soit 128 voix, même s'ils se présentent sans opposition.
Clément Muamba