Lors de la plénière de ce jeudi à l’Assemblée nationale, consacrée au débat sur le projet de loi de finances 2025, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo a pris la parole pour répondre aux accusations de détournement de fonds portées contre lui. « L’intervention de notre collègue tout à l’heure a fait allusion à mon passage à la primature. Je voudrais apporter un élément d’appréciation, car nous sommes suivis non seulement au niveau national, mais international. Il a dit qu’il s’agit de l’argent volé. Mais c’est grave ! » a-t-il déclaré, rappelant la nécessité de mesurer ses propos dans l’hémicycle.
Matata Ponyo a précisé qu’il est « le seul Premier ministre jusqu'à présent qui ait écrit une lettre à l'inspecteur général des finances pour demander une enquête sur toute [sa] gestion ». Il a nié toute implication dans des malversations, affirmant que le dossier Bukanga Lonzo, qui a circulé au sein des différentes instances judiciaires, est « un dossier politique ».
Peu après cette intervention, l’inspecteur général des finances, Jules Alingete, a répondu via Twitter. « J’ai suivi avec étonnement l’intervention de l’honorable Matata Ponyo, affirmant qu’il n’avait jamais été au courant des conclusions de sa gestion à la tête du Gouvernement. Je me fais le devoir de lui rappeler que, selon le rapport de l’IGF, il est l’auteur présumé de malversations financières de 208 millions de dollars des fonds », a écrit M. Alingete.
Pour rappel, les accusations à l’encontre de Matata Ponyo, de l’homme d’affaires sud-africain Groobler, et de l’ancien Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogratias Mutombo, concernent des détournements de fonds à hauteur de 115 millions de dollars via des avantages financiers indus, des surfacturations et la création de sociétés écrans. Ils sont également soupçonnés d’avoir omis de verser 89 millions de dollars destinés à la construction du marché international de Kinshasa.