L'opposant congolais Seth Kikuni, dont la famille et les avocats n'avaient de ses nouvelles 12 jours après sa détention à l'Agence Nationale des Renseignements (ANR), a été finalement transféré, tard dans la soirée du vendredi 13 septembre, au parquet général près la cour d'appel de Kinshasa Gombe, a confirmé à ACTUALITÉ.CD l'un de ses avocats.
Maître Ramazani Shabani, qui l'a assisté devant cette juridiction, affirme que deux griefs pèsent sur son client, à savoir l'incitation à la désobéissance civile et la propagaation des faux bruits, tirés de son discours récemment tenu à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
« Monsieur Seth Kikuni vient d'être transféré au parquet général près la cour d'appel de Kinshasa/Gombe ce vendredi vers la soirée. Il a été auditionné ce même soir, assisté par moi-même. Il lui est reproché l'incitation à la désobéissance civile et la propagation des faux bruits, ces deux infractions qui sont tirées de son discours tenu à Lubumbashi », explique-t-il.
Comme l'a affirmé sa femme, Laureine Kabwiz, Seth Kikuni est mal en point. Sa défense ayant fait le constat, a sollicité sa mise en liberté provisoire d'autant plus que sa fuite n'est pas à craindre.
« Son état n'est pas bon, du reste souffrant. C'est pourquoi nous avons sollicité sa mise en liberté provisoire parce qu'il a une adresse connue, il n'y a pas de preuves palpables qui soutiennent sa détention, c'est un chef d'entreprise, il y a aucune crainte de sa fuite», a soutenu maître Ramazani Shabani.
Juste après son audition, le président du parti politique Piste pour L'Emergence était acheminé dans le cachot de l'ANR, où il passe la nuit. Néanmoins, précise son avocat, cet opposant «reste sous la responsabilité du parquet général près la cour d'appel, qui utilise les cachots de l'ANR pour le détenir, selon ce qui nous a été dit par le magistrat ».
Le transfèrement de Seth Kikuni devant le parquet fait suite à la levée des boucliers des acteurs politiques de l'opposition et des activistes la société civile, qui exigeaient le respect de ses droits fondamentaux d'être informé des motifs de son arrestation et l'entrée en contact avec sa famille ou avec son conseil, en vertu de prescrit de l'article 18 de la constitution.
Samyr LUKOMBO