Les avocats de LIZADEEL (La Ligue de la zone Afrique pour la Défense des Droits des Enfants et Elèves), organisation des droits de l'homme, spécialisée dans la défense et la protection des enfants et élèves et porteuse de la cause des mineures violées lors de la tentative d'évasion à Makala sollicitent la comparution de la République Démocratique du Congo. Ils l'ont fait savoir au tribunal militaire garnison Kinshasa/Ngaliema lors de l'audience tenue mercredi 11 septembre 2024 au sein de cette maison carcérale.
"Nous mettons en cause également la République, nous voulons que sa comparution ait lieu parce que nous voulons que la décision qui sera prononcée par le tribunal lui soit contradictoire. Pourquoi l'intérêt de la comparution de la République Démocratique du Congo ? Ces enfants qui sont violés, ces femmes qui sont violées se retrouvent à la garde de l'Etat congolais, l'Etat congolais aurait dû les sécuriser et parce qu'il a failli et j'évoque l'article 16 de la constitution qui stipule ce qui suit : "La personne humaine est sacrée et l'État a l'obligation de les sécuriser et de les protéger", nous nous trouvons dans le cas où toutes ces victimes violentées, l'État a failli à la sécurité, ne les a pas protégées. Voilà pourquoi il doit répondre civilement et doit les dédommager c'est ça notre souhait", a dit à la presse Maître Jacob Tshituka, avocat au barreau de Kinshasa/Matete.
Maître François Ilunga, avocat des femmes violées et mineures violées soutient la même idée.
Actuellement, les raisons de la tentative d'évasion à Makala ne sont toujours pas élucidées. Mais le bilan annoncé par le gouvernement (131 morts) est contesté par certaines organisations de la société civile. Selon les autorités, il y a des morts par balles (24), tandis que d’autres détenus sont morts suite aux tirs de sommation, ou encore par bousculade et étouffement. Selon toujours le gouvernement via le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation et Affaires Coutumières Jacquemain Shabani Lukoo « quelques femmes violées » sans donner le nombre. « Sur le plan matériel, on déplore l’incendie du bâtiment administratif, du greffe, de l’infirmerie et des dépôts des vivres », a ajouté M. Shabani.
Une soixantaine de prisonniers sont poursuivis en procédure de flagrance devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Ngaliema pour viol, terrorisme, destruction méchante et incendie volontaire. Lors de la réunion du conseil des ministres extraordinaire tenue lundi 09 septembre dernier, le Chef de l'État Félix Tshisekedi avait demandé à la d'enquête mise en place de lui transmettre endéans sept jours son rapport sur les circonstances réelles de ces incidents.
Clément MUAMBA