Cinq condamnés à mort et trois acquittés, c'est le jugement du tribunal militaire garnison de Kisangani ce lundi 9 août 2024 tard dans la soirée mettant fin à un procès en flagrance dans l’affaire de triple meurtre dans une famille à Simisimi, précisément au PK9. Huit prévenus ont comparu dans ce dossier.
Parmi les cinq condamnés à mort, quatre sont d'une même famille et le cinquième, chef adjoint du village PK10, est leur beau-frère. Ils sont tous reconnus coupables du terrorisme, de meurtre et de participation au mouvement insurrectionnel. Le tribunal a aussi condamné chacun à cinq ans de prison pour coups et blessures volontaires aggravés.
Parlant de leur crime, le président du tribunal a employé les termes « boucherie humaine ». Ils ont sauvagement tué un couple, leur enfant et blessé cinq autres personnes dans une même maison. Ils étaient 12 à faire irruption dans la maison du défunt Franck. Pendant que quatre tuaient, 8 étaient en train de piller la maison, selon les accusations et différents témoignages.
Se prononçant sur les intérêts civils, le tribunal militaire a condamné les prévenus à payer 100 000 USD à FONAREV qui est la partie civile, personne morale. D'autres sommes allant de 75 000 à 100 000 USD, payables en franc congolais, en faveur des parties civiles personnes physiques ont été retenues en l’encontre des condamnés.
Les trois acquittés dont deux femmes ont été immédiatement libérés. Les condamnés ont cinq jours, s'ils envisagent d'aller en appel. Maître René Wenga, avocat de la défense, insatisfait par la décision du tribunal militaire garnison de Kisangani, y pense déjà, car selon lui « la constitution des parties civiles ne tenait pas debout. Le juge ne pouvait pas faire foi des allégations données par des incapables en droit ».
FONAREV, dans sa mission d'accès à la justice, a assisté les victimes, notamment en facilitant l'organisation de l'audience foraine. Pendant ce temps, les corps à la morgue et les blessés à l'hôpital sont désormais à sa charge.
Gaston MUKENDI, à Kisangani