Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) demande à Judith Suminwa, Première ministre de la RDC, de prendre des mesures urgentes pour l'assainissement des finances publiques et le redressement de la gestion budgétaire.
Il l’a fait savoir à travers une lettre adressée à la cheffe du gouvernement ce lundi 24 juin. Dans cette lettre, le Crefdl tire la sonnette d'alarme sur la pratique de la « mise à disposition de fonds » qui, selon lui, devrait être strictement encadrée par la loi.
« Son recours se limite aux menus dépenses conformément au Manuel de procédure révisé et du circuit de la dépense publique », peut-on lire dans la lettre. Le Crefdl demande également l'élimination des « lignes budgétaires obscures et sans clé de répartition », parmi lesquelles le « Fonds spécial d'intervention », qui constitue une « face cachée des dépenses de fonctionnement ».
Dans sa lettre, le Crefdl s'insurge contre le train de vie élevé du gouvernement, qui comprend 54 membres, dont 6 vice-Premiers ministres et 10 ministres d'État. « Cet effectif est pléthorique et risquerait de consommer tous les crédits budgétaires affectés aux projets d'investissements transférés en provinces ».
« On se souvient qu'en 2022, le gouvernement de votre prédécesseur composé de 57 membres a dépensé 1,8 milliard $ contre les prévisions de 700 millions $, soit un dépassement de 258,1%. La même tendance s'est poursuivie en 2023, alors que le Programme de développement local des 145 territoires souffrait d'un financement de plus de 700 millions $. Si rien n'est fait, le pire risquerait d'arriver et ce sont les citoyens qui n'auront pas accès aux services sociaux de base et de qualité », lit-on dans la lettre.
D'autre part, le Crefdl appelle à une meilleure allocation des ressources, estimant que les fonds alloués à l'Assemblée nationale, au Sénat et à l'Inspection générale des finances (IGF), soit environ 300 millions $ par an, pourraient permettre la construction d'infrastructures routières, par exemple la réhabilitation de 324 km de route entre Kisangani et Buta.
L'éradication de la corruption et la promotion du développement à la base sont également parmi les recommandations faites à la Première ministre par le Crefdl.
Bruno Nsaka