Le candidat Président de la République Delly Sesanga a pris part active à la réunion de cadre de concertation initiée lundi 13 novembre 2023 par la CENI. Il s’est montré satisfait par cette initiative. Cependant, il déplore le fait que la CENI évolue dans “le déni total des vraies questions” qui risquent de conduire à un processus électoral chaotique à la fin de cette année.
"On est dans le déni permanent face aux réalités qui se posent, un processus très chaotique par lequel on va droit dans le mur, on le sait, il ne peut pas avoir sur cette base là un Code de bonne conduite entre parties prenantes au processus. Nous pensons qu'il y a des vrais problèmes qui se posent au processus électoral et ils doivent être traités en tant que tels. Les droits des électeurs, la fiabilité du fichier électoral, la crédibilité du processus sont largement entamés et nous pensons que la CENI fait la sourde oreille dans le déni de ces difficultés et considère qu'en effet elle peut amener à un processus apaisé, il ne le sera pas", a fait remarquer l’élu de Luiza (Kasaï Central) à l'issue de cette rencontre.
À lui d'illustrer : "Aujourd'hui, vous avez des électeurs qui ne sont pas sur les listes électorales, vous avez la cartographie électorale qui n'est pas connue de tous, vous avez de retard sur la publication des listes définitives, le traitement des problèmes liés à ceux-ci qui supposent qu'après on aura un problème des omis qui seront en grand nombre dans différents centres de vote. C'est donc toutes ces questions additionnées les unes aux autres qui nous laissent à penser aujourd'hui qu'on est dans un processus qui est véritablement chaotique".
Avant d’apporter des amendements, Sesanga souhaite que la CENI soit ouverte vis-à-vis d’autres parties prenantes au processus.
"Nous ne sommes pas le pouvoir organisateur, c'est la Commission Électorale Nationale Indépendante, encore que le pouvoir organisateur soit perméable à la critique et aux propositions. Pour le moment, ils sont fermés, on est dans le déni, donc on va continuer dans le déni mais c'est comme dans la chute, ce n'est pas la chute qui pose problème mais c'est l'atterrissage, c'est quand on va y arriver qu'on va se rendre compte des dégâts et en ce moment là peut-être que les gens vont se réveiller", a prévenu Delly Sesanga.
Par ailleurs, Delly Sesanga s'est montré pessimiste quant à la tenue des élections le 20 décembre au regard des difficultés financières de la CENI telles que révélées par Denis Kadima ainsi que l'absence d'un plan logistique cohérent.
"Je pense que le plan opérationnel n'est pas clairement défini, la CENI prétend encore avoir des difficultés étant financée à 70%, ce qui n'est pas suffisant pour achever le processus. Un certain nombre des tâches pourtant essentielles notamment la publication des listes définitives des électeurs qui doivent se faire dans le délai pour avoir les corrections nécessaires sur les listes provisoires en amont ne sont pas accomplies dans le délai. Et donc on ne peut pas commencer à considérer que nous sommes dans un processus qui soit rassurant pour toutes les parties. Quand vous allez sur les données de la CENI qui sont publiés sur le site, voyez un certain nombre des contradictions dédoublement des bureaux de vote et des centres… Toutes ces questions nous amènent à penser qu'effectivement nous avons des difficultés énormes à surmonter qui ne sont pas surmontés à cette étape", a-t-il indiqué.
À quelques jours du lancement de la campagne électorale le 19 novembre 2023, cette rencontre revêtait une importance cruciale pour harmoniser les positions entre la CENI et les candidats à la présidence, assurant ainsi le bon déroulement du scrutin. Elle offrait également aux candidats la possibilité d'adopter un code de bonne conduite régissant leur comportement pendant les périodes préélectorales, électorales et postélectorales malheureusement ce document n'a pas été signé par les candidats Présidents de la République.
Clément MUAMBA