Candidat à la présidentielle, Martin Fayulu a pris part ce lundi à la rencontre convoquée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec les candidats présidents de la République. Prenant la parole et s’adressant au président de la centrale électorale dans un échange tendu, le candidat n°21 s’est montré très critique et est revenu sur sa principale demande : l’audit du fichier électoral.
« Nous voulons que le fichier électoral soit audité. Le fichier ne peut pas être corrompu. C'est l'élément essentiel du vote. Beaucoup de gens vont dans les centres et ne trouvent pas leurs noms (...) », a déclaré Martin Fayulu.
Le leader de l’ECIDE est allé plus loin en essayant d’établir un parallélisme entre le fichier électoral de 2018 audité par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’actuel.
« L'OIF a synthétisé son rapport en 3 lignes en disant que c’est un fichier électoral inclusif, exhaustif et actualisé mais perfectible et nécessitant des améliorations ayant fait l'objet des recommandations à court et moyen terme en vue notamment de son affichage provisoire pour permettre d'aboutir à des listes électorales définitives conformément à la loi. Vos amis ont fait un audit torchon de 137 pages et il n'y a rien. Dans ce document, il n'y a même pas le nombre d'électeurs enregistrés par la CENI. Il n'y a pas de recommandation pertinente. La recommandation qui est donnée est : veuillez donner aux candidats présidents de la République une liste expurgée pour monter la confiance et vous ne l'avez pas fait », a indiqué Martin Fayulu, qui s’interroge : irons-nous aux élections avec 43 millions d'électeurs ?
En effet, Martin Fayulu soutient qu’aujourd'hui la CENI a recommencé le processus d'enrôlement des électeurs. « Il y a des gens qui viennent pour se faire délivrer les duplicatas mais ne trouvent pas leurs noms. A la cité, quand on ne retrouve pas le nom, on demande au requérant de remplir une nouvelle fiche. Donc il devient un nouvel électeur. Et qui est fou dans ce pays pour accepter d'aller dans un processus où on ne connaît pas le nombre d'électeurs ? », explique-t-il, tout en critiquant l’usage de l'imprimante thermique pendant les opérations d’enrôlement des électeurs.
Pour le président de la CENI, Denis Kadima, la question autour du fichier électoral et son audit a déjà évolué, et sa page tournée. Il propose de travailler en collaboration avec les différentes parties prenantes afin de parvenir un produit définitif de meilleure qualité, dit-il.
« La vérité est que la CENI a invité l'OIF depuis le mois de février. Elle est venue ici au mois de mai mais en arrivant, des segments de la population n'ont pas voulu. En tant que CENI, nous sommes dit qu'il fallait recruter des experts (...). C'est une page déjà tournée. Il faut revenir à l'essentiel. Il y a la cartographie et les listes électorales. S'il y a des soucis, il faut les relever et nous contacter. Nous allons travailler en vue d'arriver à un produit définitif de meilleure qualité. C'est la procédure et ce n'est pas pour rien que la loi prévoit des étapes provisoires », a réagi Denis Kadima.
Rappelons que la rencontre entre la CENI et les candidats présidents intervient à moins d’une semaine du début de la campagne électorale prévue dès ce 19 novembre.
Clément Muamba