À près de 48 jours des élections générales prévues le 20 décembre 2023, Dénis Kadima, la CENI a procédé jeudi 2 novembre au lancement des travaux du forum sur l’observation électorale citoyenne. La CENI veut mettre en place un nouveau code de conduite en partenariat avec les différentes organisations qui sera le résultat de discussions et contributions de toutes les parties.
"Dans l’entendement de la CENI, l’objectif d’une mission d’observation est de réaliser une évaluation objective, indépendante et impartiale des élections conformément aux instruments légaux de la RDC et aux normes internationales régissant les élections démocratiques dans le monde. Et cette évaluation sans complaisance des observateurs devrait aboutir à des recommandations. Toutefois, la CENI constate que certains observateurs oublient leurs devoirs de réserve, mais aussi les bonnes pratiques en matière électorale. Malheureusement, la méthodologie dominante en matière d’observation électorale consiste à identifier systématiquement les faiblesses du processus électoral. D’où les observations, les conclusions et les recommandations ont tendance à avoir une connotation négative", a indiqué Dénis Kadima.
Selon lui, "il arrive que des missions d’observations fassent des déclarations incendiaires en ignorant leurs lourdes responsabilités par rapport à la stabilité du pays".
"Pourtant, dans le cas d'un processus, les observateurs sont avant tout des électeurs. Et ceci signifie qu’ils jouissent du même droit que les autres électeurs celui d’avoir une préférence entre divers candidats. Nous pouvons nous tromper sur la perception des actions des observateurs, mais il est important de rappeler que la CENI n'a jamais caché sa volonté de voir une forte présence des observateurs nationaux et internationaux. Elle a inscrit, dans sa feuille de route publiée en février 2022, l’observation à long terme. Puis, elle a cristallisé cette volonté dans ses recommandations aux commissions politiques, administratives et judiciaires du Parlement pour que l’observation soit encadrée et reconnue par la loi", a-t-il ajouté.
Dénis Kadima s’est également attaqué à des "agissements négatifs" dans les rapports des certains observateurs. "En effet, les rapports des différentes missions sont très souvent négatifs et les aspects positifs sont très souvent négligés pour ne pas dire jamais soulignés. La démarche de l'observation électorale est basée sur des check-lists des problèmes et faiblesses. Exemple : listes affichées en retard ? Oui ou non. On a l’impression que les observateurs sont presque heureux d’annoncer ce qui ne marche pas ou qui n’a pas marché", a-t-il fait remarquer.
"C'est la raison pour laquelle il est important d'avoir une approche comparative pour juger de la valeur ajoutée ou pas de l'actuelle CENI. Il ne faut pas juger 2023 sans se référer à 2018. Par ailleurs, les observateurs non-partisans devraient jouer un grand rôle en matière de réforme électorale. Ceux-ci ne semblent, par exemple, pas tenir compte du critère "coût des élections" pour leur viabilité. Au contraire, il y a eu des critiques des observations vis-à-vis des recommandations rétrogrades telles que passer de 13 à 26 membres de la CENI avec plus d'organes dont la conséquence directe sur le coût élevé des élections est prévisible, sans compter davantage de lourdeur dans la prise de décision. Ce qui a mis en avant la réforme sur la procédure de sélection des membres de la CENI, à tous les niveaux, avec l'intention de contrôler le processus électoral dans l'espoir de s'assurer la victoire ultimement. Conséquence de certaines réformes : le seuil de recevabilité de 60% a conduit à une augmentation exponentielle du nombre des candidats aux 4 devrait être analysée et une réforme faite" a conclu Dénis Kadima.
D’après lui, son institution "veut mettre en place un nouveau code de conduite en partenariat avec vos différentes organisations, qui sera le résultat de discussions et contributions collectives pour améliorer notre processus électoral"
Durant les travaux du forum, Vincent Tohbi, expert électoral, a rappelé l’historique de l’observation électoral avant que Simon-Pierre Nanitelamio ne présente la Déclaration des principes internationaux pour l’observation et la surveillance non-partisanes des élections par des organisations citoyennes et code de conduite à l’usage des observateurs citoyens. Par la même occasion, l'assistance a eu droit à un partage d’expériences fait par la Mission d’observation CENCO-ECC et le Centre Carter puis s’en sont suivis des échanges.
Clément MUAMBA