L'actualité de la semaine vue par Nicole Kabongo

Photo/ Droits tiers
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De la visite du président de transition du Gabon en RDC aux consultations des listes provisoires des électeurs en passant par l'arrestation de huit casques bleus à Béni pour violence sexuelle, la semaine qui s'achève a été riche au niveau de l'actualité. Nicole Kabongo revient sur chacun de ces faits marquants.

Bonjour Madame Nicole et merci de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous nous parler de vos activités ?

Nicole Kabongo Je suis entrepreneure et fondatrice de Bilengi Bio, un bar à jus de fruit bio.

Félix Tshisekedi opte pour la mise en œuvre d'un dispositif transitoire graduel, au terme duquel l'État de siège connaîtra sa fin. Quel est votre point de vue ?

Nicole Kabongo Comme ce dispositif consistera au rétablissement de l'autorité civile dans les entités territoriales décentralisées et déconcentrées qui sont déjà sécurisées et sous contrôle des Forces armées de la RDC, je trouve que c'est un bon dispositif pour le retour à la normale pour la population de ces villes touchées depuis un moment par les guerres et même pour les élections à venir, la population doit se sentir libre et sans contraintes pour aller choisir le futur président de la république en toute sérénité.

Comment avez-vous jugé la visite du général Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la transition au Gabon en RDC ?

Nicole Kabongo : la visite du général Brice Clotaire Olingui étant président de transition du Gabon et le Gabon étant membre de la CEEAC ne peut qu'être bénéfique. Je pense que cela permet de consolider les relations diplomatiques à propos des questions sécuritaires de son pays et pour la population gabonaise.

La CENI a décidé que la consultation des listes provisoires des électeurs se fera par centre de vote auprès d'un agent désigné pour cette tâche, au sein de chaque antenne de la CENI. Saluez-vous cette démarche ?

Nicole Kabongo : Malheureusement, je ne peux pas saluer cette décision qui n'est pas du tout pour la transparence des élections. Les élections doivent être libres et transparentes pour tous, les listes électorales devraient être affichées pour ne pas créer un sentiment de méfiance par rapport aux résultats des élections le moment venu.

Que pensez-vous de la question du retrait de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ?

Nicole Kabongo Je pense qu'il est temps. La mission de l'Organisation des Nations Unies n'a plus rien à faire en République démocratique du Congo. Au bout de 25 ans sur notre territoire, les résultats de leur mission sont négatifs. Il est plus que temps de laisser la place à nos forces armées afin de prouver à la population congolaise que nous pouvons nous-mêmes trouver une solution à la situation qui règne dans l'Est du pays. Je suis pour le départ de la Monusco.

Au Sud-Kivu, une concession minière chinoise vient d'être à nouveau attaquée. Quels mécanismes préconisez-vous pour mettre fin à ces atrocités ?

Nicole Kabongo : les concessions ne sont pas les seules cibles des milices au Sud Kivu. Malheureusement, la population est aussi la cible. Le gouvernement doit trouver une solution pour sécuriser la population et les concessions minières qui subissent des attaques qui entraînent des pertes en vies humaines.

Huit Casques bleus ont été arrêtés à Béni pour exploitation sexuelle. Quel est votre point de vue ?

Nicole Kabongo Déjà, il est triste de savoir qu'il n'y a qu'un seul casque bleu qui a été suspendu ; tous devaient être suspendus pour ce manquement au règlement intérieur de la Monusco. Nous ne pouvons pas tolérer ce genre de traitement vis-à-vis d'une population qui se trouve en position de faiblesse et de précarité. Les casques bleus doivent être sanctionnés pour cela.

Le monde a célébré le 11 octobre la Journée internationale de la jeune fille. Quelle lecture faites-vous par rapport à la situation de la jeune fille congolaise ?

Nicole Kabongo : Les jeunes filles congolaises sont confrontées à plusieurs défis. Cette journée permet de rappeler, mais surtout de promouvoir leur autonomisation et reconnaître leurs droits. La fille congolaise a besoin de connaître ses droits pour sa sécurité, son éducation et pour sa santé, car elle a un important rôle à jouer pour le changement de la RDC.

La Direction provinciale de la santé au Sud-Kivu annonce le premier cas confirmé de Monkeypox enregistré dans le territoire de Mwenga. Quelles sont les mesures qui doivent être prises par le gouvernement pour prévenir les épidémies en RDC ?

Nicole Kabongo : il y a un cas signalé et 3 cas suspects provenant d'une même ville, pour faire la prévention de cette maladie, il faut informer la population sur les modes de transmission de cette maladie. Il faut que les gestes d'hygiène soient respectés pour éviter la propagation de la maladie.

Les députés provinciaux rejettent la motion de défiance contre Ngobila. Comment jugez-vous la gestion de la ville par l'actuel Gouverneur de la ville de Kinshasa ?

Nicole Kabongo : Mon jugement est négatif par rapport à la gestion des fonds publics de la province de Kinshasa, un changement est nécessaire pour pouvoir avoir des résultats différents de ce que nous avons. Malheureusement, cette motion a été rejetée par la majorité des députés et cela va maintenir le gouverneur à son poste.

L'épouse franco-gabonaise de l'ex-président du Gabon Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, incarcérée pour « blanchiment de capitaux et faux et usage de faux ». Quel est votre point de vue ?

Nicole Kabongo : la justice gabonaise a sûrement eu toutes les preuves sur le détournement des fonds publics. Le fils de l'ex-président Ali Bongo était incarcéré depuis le jour suivant le coup d'État, je pense que la procédure était légale pour les inculpés. Je crois que la Justice gabonaise fait son travail.

Votre dernier mot

Nicole Kabongo Pour mon pays, la RDC, je souhaite un réel changement qui se manifestera dans le quotidien de la population congolaise, car il est temps pour la population de vivre et non de survivre. C'est la raison pour laquelle chaque citoyen doit aller voter et faire le bon choix pour l'avenir du Congo.

Propos recueilli par Grâce Guka