RDC-M23 : plus de 300 écoles détruites et près d'un million de personnes non enrôlées pour les élections, selon le gouvernement 

Les rebelles du M23 à Kibumba
Les rebelles du M23 à Kibumba

Les initiatives diplomatiques régionales peinent à donner des résultats escomptés face à l'agression rwandaise via les rebelles du M23 au Nord-Kivu. Près de trois territoires (Rutshuru, Masisi et une partie de Nyiragongo) restent encore sous occupation des rebelles du M23 soutenus causant d'énormes dégâts sur terrain.

À l'occasion de la présentation du volume 2 du "livre blanc" répertoriant les crimes que cette rébellion a commis dans les agglomérations sous son administration, le gouvernement a indiqué qu’au moins 318 écoles avaient été détruites dans les zones sous occupation du M23, au Nord-Kivu. À l'en croire, le pays a subi une perte énorme dans plusieurs secteurs de la vie nationale.

"Nous avons dans les territoires sous occupation du M23, 247 écoles qui ont été détruites et incendiées à Rutshuru, 61 écoles occupées. À masisi, nous avons 244 écoles primaires désertées,113 écoles secondaires désertées parce que des enfants sont des déplacés, ils ne peuvent pas aller à l'école et dans certains cas les écoles servent à accueillir des populations déplacées. Nous avons 51 écoles occupées par des déplacés internes et presque 318 écoles si nous devons cumuler dans le territoire sous occupation", a démontré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, jeudi 14 septembre 2023, devant la presse.

Selon le gouvernement, ce conflit a causé près de 2,39 millions de déplacés internes.

"On a 1,5 million de compatriotes qui sont bloqués dans cette partie du pays qui n'ont pas encore été enrôlés pour voter. Donc, c'est aussi une question de droit et de justice pour ces compatriotes qui doivent participer au processus électoral que nous voulons tous inclusif. 67 aires de santé ont été touchés", a souligné Muyaya. 

D'après les données dévoilées par le gouvernement, par mois, le gouvernement du Nord-Kivu concède plus de 1 million USD de manque à gagner chaque mois.

"On parle beaucoup de Bunagana qui représente dans cette partie du pays le principal poste frontalier, il y a le poste frontalier de Ishasha mais c'est à Bunagana qu’il y a les plus grosses activités. A titre indicatif, les chiffres de 2020 : annuellement, à peu près 17,2 milliards Fc générés par ce poste frontalier. Si nous devons appliquer le taux aujourd'hui, nous sommes à peu près 8 millions USD que nous gagnons annuellement, mais aujourd'hui en 2023 on a gagné 0 USD. Ça vous donne une indication des activités barbares parce qu'il y a évidemment de la fraude qui est organisée pour pouvoir tirer profit de tout cela. Des statistiques que nous avons reçues et partagées des autorités provinciales de la province du Nord-Kivu : 1 millions USD des recettes qui doivent revenir à la province sont perdues du fait de cette occupation. Le coup à la fois humanitaire, à la fois économique, à la fois scolaire, sanitaire est trop important", a ajouté Patrick Muyaya.

Assemblée générale de l'ONU

Patrick Muyaya a indiqué que ce document avec tous ces éléments va faire partie de la valise de la RDC lors de l'assemblée générale de l'ONU, à New-York, aux USA.

“À la veille de notre participation à la prochaine Assemblée générale des Nations-Unies, à New-York, nous tenions à présenter cette situation pour que vous voyez ce sur quoi nous allons nous atteler autour du Président de la République dans le cadre de différents fronts pour nous assurer que la paix revienne dans tous les 4 coins de la République Démocratique du Congo et que nos populations puissent à la fois aller à l'école, s'émouvoir ainsi que voter pour leurs dirigeants”, a-t-il fait savoir.

À l'heure actuelle, les déplacés de la guerre d'agression imposée à la RDC par le Rwanda, sous couvert du M23, cantonnés dans plusieurs camps, tout autour de Goma (Nord-Kivu), parcourent des moments difficiles en cette période pluvieuse. Leurs abris sont dans un état de délabrement très avancé. Les eaux de pluie inondent les abris et poussent plusieurs ménages à passer la nuit à la belle étoile.

Clément MUAMBA