RDC : « le dialogue ne doit pas nous empêcher de respecter la constitution », Safi Kayungo Thérèse

Photo/ Actualité.cd
Photo/ Actualité.cd

Au mois de décembre, les Congolais sont appelés à se rendre aux urnes. Cependant, face au climat politique actuel ainsi que la situation sécuritaire, le comité laïc de coordination (CLC) et le prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege proposent aux acteurs politiques et sociaux de dialoguer. Le Desk Femme s’est entretenu à ce sujet avec Safi Kayungo Thérèse, vice-présidente du cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga.

« Le dialogue est une bonne option lorsque les avis se contredisent. En ce moment par exemple, je pense que le dialogue va favoriser l’harmonie dans le processus électoral mené par la Commission électorale Nationale Indépendance (CENI). Nous sommes à un point où certains acteurs acceptent d’aller aux élections alors que d’autres s’y opposent. Nous voulons pourtant un processus inclusif et paisible », dit-elle.

Lire : RDC- Elections : « la priorité en ce moment, c’est l’organisation des élections dans les délais. Pas le dialogue », Rebecca Kabanga

RDC-politique : « je pense que le dialogue va arranger ceux qui ne veulent pas aller aux élections »Marie-Josée Ifoku

Même si madame Kayungo estime que le dialogue peut permettre de résoudre les divergences, elle reste néanmoins convaincue qu’il faut respecter le délai constitutionnel pour la tenue des élections.

« Je soutiens l’idée de dialoguer avant les élections mais je ne dis pas que c’est une obligation. Il y a possibilité pour la CENI ou le gouvernement d’accorder une oreille attentive aux préoccupations de l’opposition politique et la société civile. Notamment en ce qui concerne les membres de la cour constitutionnelle, les membres de la CENI (ouvrir la possibilité d’ajouter des membres de l’opposition) car cela va restaurer la confiance au processus électoral. Sans l’entente entre les parties prenantes, nous risquons de ne pas aboutir à des élections crédibles. Dialoguer est une bonne option, mais cela ne doit pas nous empêcher de respecter la construction. Nous devons respecter chaque détail de la loi fondamentale », précise-t-elle.

Par ailleurs, Safi Thérèse Kayungo plaide pour une CENI apolitique et indépendante, « l’église au milieu du village ».

En plus d’être vice-présidente du Cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga, depuis 2008, Mme Kayungo est présidente de L'ONG IFADEV (initiative des femmes pour l'auto-évaluation) ainsi que Présidente du conseil d'administration du cadre CRONGD /KATANGA.

(Re) lire : RDC: dialoguons d’abord, les élections après!

Caricature-M23 : il faut un dialogue politique… cette recommandation de l’UE qui passe mal

Prisca Lokale