Faut-il organiser un dialogue avant les prochaines élections ? Le Comité laïc de coordination (CLC) le propose comme seule issue face au contexte sociopolitique actuel. Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, appelle à une concertation entre les forces vives de la Nation. Contactée ce 02 aout par le desk Femme d'Actualité.cd, Marie-Josée Ifoku, ancienne candidate à la présidentielle de 2018 a partagé son point de vue.
« Au mois de mars, nous avons fait à la classe politique, la proposition d'une transition de deux ans au vu de la situation dans laquelle se trouvait et se trouve encore le pays. Notamment, la guerre qui perdure dans la partie Est du territoire national, l’insécurité dans plusieurs autres coins du pays, particulièrement au Kwamouth, le dysfonctionnement systémique de l’Etat, la tension entre politiciens, la tension sociale face à la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat, les difficultés de la CENI suite à de multiples contraintes dont le fameux fichier électoral (…) », rappelle Madame Ifoku.
Malheureusement, poursuit-elle, « à l’époque, la proposition n’a pas retenu l’attention de la classe politique. Néanmoins, je suis personnellement réconfortée du fait qu'il y a un autre groupe qui vient avec une telle proposition, bien que la nôtre devait aboutir à une 4ième République ».
RDC : L'actualité de la semaine vue par Ifoku Marie-Josée
Le dialogue pour ceux qui ne veulent pas aller aux élections
En ce moment, une partie de l’opposition (Matata Ponyo, Moise Katumbi et Delly Sesanga) a tout de même décidé de rejoindre le processus électoral tout en gardant les revendications pour des élections libres, transparentes, fiables. Par contre, le FCC s’est totalement écarté du processus. En juillet, Martin Fayulu, tout en dénonçant une “fraude électorale en perspective”, a annoncé une campagne de mobilisation pour préparer le peuple à l’utilisation de l’article 64 de la constitution, lequel stipule, dans l’alinéa premier, que tout congolais a le droit de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la constitution.
La responsable du parti politique Alliance des Élites pour un Nouveau Congo (AeNC) estime que ceux qui s’opposent à la tenue des élections ne sont, d'une manière, pas prêts.
« Je pense que le dialogue devrait les (certains acteurs politiques, ndlr) arranger puisqu’ils ne veulent pas aller aux élections. Mais je dois vous avouer que notre proposition est inédite. Nous proposons une transition dans le but de donner naissance à une nouvelle république parce qu’en réalité la RDC est dans un état comateux depuis plus de deux décennies », a-t-elle soutenu.
Il faut également noter que celle qui a été l’unique candidate à la présidentielle de 2018 a affirmé, à partir de Bulengo, un camp des déplacés à Goma (Chef-lieu du Nord-Kivu), qu’elle se présenterait à nouveau pour briguer la magistrature suprême cette année pour porter sa vision de Kombolisation en faveur de la renaissance de la République Démocratique du Congo.
Prisca Lokale