Du 14 au 16 août, Kinshasa a abrité les travaux d'évaluation de l'état de siège décrété il y a environ deux ans dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Maintien, requalification ou levée, ces trois possibilités ont été débattues au cours des assises qui ont réuni des acteurs politiques, de la société civile et autres. Militante pro-démocratie basée au Nord-Kivu, Passy Mubalama propose la levée de cette mesure.
" Je pense que pour la grande majorité de la population du Nord-Kivu, il faut lever la mesure. Depuis plus de deux ans, il n'y a pas d'avancées significatives en termes de sécurité dans la province. Par contre, les violations des droits humains se sont intensifiées. La situation économique a également été impactée avec un nombre important des populations dans les camps de déplacés, une situation humanitaire alarmante. (...) Il faut que le Chef de l'État prenne en compte les demandes des acteurs de la société civile des provinces concernées en levant la mesure de l'état de siège ", explique Mme Mubalama.
Le rapport de la table ronde a été remis au Chef de l'Etat Félix Tshisekedi pour une décision finale concernant l'avenir de l'état de siège. Passy Mubalama estime qu'il faudra accompagner la levée de cette mesure exceptionnelle par un renforcement de l'effectif de sécurité au niveau des fronts.
"Je comprends que le contexte est très difficile, avec la présence des rebelles du M23 dans certaines zones en proie aux conflits armés. Nous sommes à moins de six mois des élections générales et je pense qu'il faut un climat qui favorise le déroulement de la campagne électorale et des élections paisibles. Enfin, il faut lever la mesure et je crois qu'il faut plutôt renforcer les militaires aux fronts. Les équiper comme il le faut pour que la sécurité soit assurée", a-t-elle conclu.
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Prisca Lokale