Depuis quelques jours, à près de 2000 kilomètres de Kampala, la capitale ougandaise, Kinshasa vibre et s'illumine au rythme des IXe Jeux de la Francophonie. Cet événement majeur, qui a ouvert ses portes le 29 juillet, place le pays sous les projecteurs des médias internationaux. Bien que l'Ouganda ne soit pas membre de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), il se montre intéressé par cette organisation pour diverses raisons.
Avec près de 7000 apprenants de la langue française répartis dans environ 3600 écoles secondaires, 36 écoles primaires et 8 universités, ainsi que sa position géostratégique partageant ses frontières avec trois nations francophones (le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo), l'Ouganda suit de près, avec un intérêt certain, le déroulement de cette grande messe culturelle et sportive.
Malgré son statut de non-membre de l'OIF, l'Ouganda dispose d'atouts insoupçonnés qui pourraient surprendre dans un avenir proche, notamment grâce à sa volonté de promouvoir l'enseignement du français. Dans ce pays foncièrement anglophone, le français est la deuxième langue étrangère la plus enseignée.
Environ 145 000 Ougandais, soit 0,4% de la population, parlent le français, un chiffre en constante progression grâce à un plan savamment élaboré, soutenu par des acteurs du secteur privé, des institutions locales et internationales, ainsi que des partenaires externes tels que l'Ambassade de France, l'Alliance Française, Campus France et l'Association des Professeurs de Français en Ouganda (APFO).
La forte communauté de réfugiés francophones provenant des pays voisins renforce également l'importance et le rayonnement de la langue au sein de la société ougandaise, contribuant à l'intégration régionale et au renforcement des liens avec les pays francophones voisins. De plus, les étudiants francophones représentent un vivier prometteur pour l'évolution de la langue française en Ouganda.
L'Alliance française de Kampala, avec plus de 600 apprenants du français, facilite également l'obtention de bourses d'études en France en collaboration avec Campus France. Le nombre croissant d'étudiants ougandais bénéficiant de ces bourses témoigne de l'intérêt croissant pour la langue et la culture française.
Au-delà de l'éducation, l'Agence Française pour le Développement et des entreprises françaises investissent dans divers secteurs en Ouganda, contribuant ainsi au développement économique du pays. Les échanges commerciaux avec les pays francophones de la région ouvrent également de nouvelles perspectives pour le développement des relations économiques de l'Ouganda avec la Communauté de l'Afrique de l'Est et au-delà.
Pris sous l'angle géopolitique, l'Ouganda occupe une position centrale en Afrique de l'Est, ouvrant la porte à d'importantes opportunités économiques et politiques. La possibilité de réformer le système éducatif pour rendre obligatoire l'enseignement du français et du kiswahili dans les écoles primaires et secondaires est une initiative ambitieuse qui pourrait renforcer les liens culturels et éducatifs avec les pays francophones de la région et favoriser l'intégration sous-régionale.
L'Ouganda se trouve à un carrefour stratégique où les enjeux de la Francophonie et de la Communauté de l'Afrique de l'Est offrent des opportunités uniques. En capitalisant sur sa proximité avec la Francophonie et en renforçant sa coopération régionale au sein de l'Afrique de l'Est, l'Ouganda pourrait jouer un rôle clé dans la promotion de la coopération et du développement régional. L'avenir de l'Ouganda est prometteur, et en utilisant ses atouts, il peut façonner un avenir prospère pour toute l'Afrique de l'Est, en plaçant la langue française comme un moteur d'intégration.