RDC : « défis et opportunités de l’inclusion des femmes dans les listes électorales » au cœur d’une matinée de discussion

les participants à la fin de la matinée de discussion
Les participants à la fin de la matinée de discussion

Le 10 juin dernier à Kinshasa, la communauté des blogueurs et acteurs du web en RDC a tenu une demi-journée d’échange portant sur les défis et opportunités liés à l’inclusion des femmes dans les listes électorales. Il était question de relever les avancées juridiques réalisées par le pays au cours des dernières années ainsi que des barrières qui restent à défier.

Devant une assistance d’environ 50 personnes, Dido Songole, coordinateur de Habari, a expliqué l’importance de ces discussions dans le processus électoral. La majorité des participants étaient des jeunes, actifs dans différents secteurs de la vie en RDC. L’activité visait également à éveiller la conscience de ces derniers sur leur implication dans le programme électoral.

Les intervenants ont exposé autour de l’état des lieux de la participation politique des Congolaises dans les trois cycles électoraux. Les chiffres présentés par le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) ont démontré qu’en 2006, les femmes s’étaient enrôlées à la hauteur de 12 millions contre 11 millions pour les hommes. En 2011, elles s’étaient enrôlées à 15.316.127 contre 15.307.252. En 2018, les électrices étaient estimées à 20 millions contre 19 millions d’électeurs. Cependant, quatre (4) femmes seulement avaient candidaté au niveau de la présidentielle en 2006. Aucune n’a postulé à ce poste en 2011, contre une seule (1) en 2018.

Au niveau de la députation nationale, 1320 candidates avaient postulé contre 8.389 hommes. En 2011, 2.277 femmes ont postulé contre 16.587 hommes. Les échéances de 2018 ont connu 1.795 femmes candidates face à 13.565 hommes.

Ces élections ont engendré 42 députées nationales contre 430 en 2006, 3 sur 117 au Sénat. Pour 2011, sur un total de 500 sièges, il y a eu 47 femmes députées contre 457. 2018 a produit 50 femmes députés contre 450 hommes. 19 sénatrices contre 90 sénateurs.

Au nombre d’obstacles, on note la volonté politique qui manque aux chefs des partis et regroupements politiques, le manque d’ambition politique pour les jeunes filles et les femmes, le manque de coaching et de soutien.

La Dynamique nationale des femmes candidates a également parlé de son répertoire des femmes candidates réalisé après un recensement dans 7 provinces pilotes d’un projet mis en place avec le soutien d’ONU Femmes, des plaidoyers jusqu’à l’amendement de la loi électorale et des innovations qui ont été apportées.

Malgré que l’article 13 de la loi électorale encourage les partis à soumettre des listes paritaires pour échapper à la caution, des participants ont proposé de poursuivre le plaidoyer pour l’inclusion effective des femmes dans les listes des partis et regroupements. Cette disposition n’est pas contraignante. Ils ont également proposé des activités de sensibilisation pour un engagement accru de jeunes filles et femmes en politique, ainsi qu’à la sororité car, des trois cycles électoraux, le pourcentage des électrices est demeuré supérieur à celui des hommes.

Prisca Lokale