Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations-Unies chargé du maintien de la Paix en séjour en RDC, a rencontré la classe politique congolaise. Ce mercredi, il a notamment reçu Raymond Tshibanda, Marie Ange Mushobekwa, Emmanuel Ramazani Shadary, des opposants, membres du Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila.
A l’approche des élections prévues à la fin de cette année, le numéro 2 de l’ONU a rappelé la nécessité de faire baisser la tension alors que l’opposition maintient la pression contre le pouvoir pour un processus transparent.
"À nos contacts avec eux, au climat tendu, les tensions croissantes observées notamment à l'occasion des manifestations notamment sont une source de préoccupations évidentes pour tout le monde, pour tous ceux que nous avons rencontrés, pour les Nations-Unies également. Il est essentiel que tous les acteurs politiques et aussi les acteurs de la société civile fassent tout pour apaiser les tensions. Bien sûr, il y a une responsabilité des autorités à cet égard, il est évident", a dit Jean-Pierre Lacroix.
Le 20 mai dernier, une marche organisée par l’opposition a été violemment réprimée par les forces de l’ordre et de sécurité. Plusieurs personnes ont été blessées et arrêtées.
M. Lacroix a rappelé aussi l'urgence de mettre un terme aux discours de haine et xénophobe.
"J'ai aussi l'accent sur la menace que font peser les messages de haine, des messages d'antagonismes ethniques, des messages xénophobes, sexistes, notamment les femmes acteurs politiques sont sous la menace aujourd'hui, c'est quelque chose que nous avions entendue avec beaucoup de préoccupations et nous allons continuer à nous lever contre ces messages mais aussi à faire tout ce qui est dans nos capacités pour contrer ces phénomènes qui sont extrêmement inquiétants", a-t-il ajouté.
Les différentes tendances de l'opposition politique congolaise s'opposent de la manière dont le processus électoral est conduit par la Commission Électorale Nationale Indépendante. L’opposition continue de demander la recomposition de la CENI, la mise en place des nouveaux animateurs de la Cour Constitutionnelle ainsi que la révision de la loi électorale pour des élections équitables. Ce que le gouvernement ne cautionne pas. Lors de sa récente intervention sur RFI, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a salué l'état d'avancement du processus électoral en cours et estimé que l'opposition n'est pas prête pour les élections. À l'en croire, répondre aux revendications de l'opposition, c'est cautionner le glissement, une stratégie d’après lui, qui ne cadre pas avec la vision de leur leader Félix Tshisekedi.
Pendant ce temps, l’opposition veut maintenir la pression contre le pouvoir et annonce une autre marche pour le 21 juin prochain. Bien avant la marche, un meeting est prévu le 17 juin à la place Sainte Thérèse à N'djili.
Clément Muamba