L’organisation de promotion et de protection des droits humains Justicia Asbl a élevé la voix contre les propos du porte-parole de l’armée, discriminant les femmes de la communauté Tutsi. Dans un communiqué, elle présente ces allégations comme constitutives de l’infraction de la haine tribale, appelant l'auditorat militaire des FARDC à ouvrir un dossier judiciaire à charge de Sylvain Ekenge «pour ses propos discriminatoires».
Dans sa déclaration ce lundi 29 décembre, Justicia Asbl estime que le conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) « devrait suspendre l’émission, le journaliste et la RTNC pour avoir diffusé des propos aussi graves aux conséquences incalculables sur la cohésion sociale ».
« Les Forces armées de la RDC devraient se désolidariser immédiatement de ces propos discriminatoires et réprimés par les lois pénales congolaises ainsi que la justice pénale internationale", a estimé Maître Timothée Mbuya, président de Justicia Asbl. Il est impensable que pareils propos soient prononcés par un haut gradé des forces armées congolaises », a-il ajouté.
Après la polémique que ses affirmations ont soulevé au sein de l’opinion, le porte-parole de l’armée Sylvain Ekenge a été suspendu de ses fonctions par le chef d’Etat-major des FARDC, qui a jugé ses propos incompatibles avec les valeurs républicaines et les missions constitutionnelles dévolues à l’armée.
À la RTNC, le journaliste Oscar Mbal, directeur des informations intérimaire, présentateur de l’émission au cours de laquelle ces allégations ont été tenues, est, lui aussi suspendu préventivement par la hiérarchie, pour avoir laissé libre cours aux propos stigmatisant la communauté Tutsi, notamment les femmes, dont M. Ekenge a accusé de « perfidie » dans les mariages avec les chefs coutumiers et les officiers militaires congolais.
Samyr LUKOMBO