Soupçons de “main noire” politique derrière les Mobondo : le député Garry Sakata exige un rapport objectif et sérieux

Garry Sakata
Garry Sakata

Y aurait-il une main noire politique derrière la persistance du phénomène Mobondo à l’Ouest de la RDC ? L’armée promet de rendre public un rapport censé faire la lumière sur cette question. Dimanche, le porte-parole de l’opération Ngemba a confirmé l’implication de certains acteurs politiques proches du pouvoir, présentés comme des donneurs d’ordres aux miliciens.

De son côté, le député national élu de Bagata, Garry Sakata, estime que l’existence d’une telle main noire ne fait plus l’ombre d’un doute depuis 2022. Il s’interroge notamment sur la provenance des armes, des rations alimentaires et d’autres moyens logistiques utilisés par les miliciens Mobondo. Pour l’élu, le rapport annoncé devra être objectif et fondé sur des faits avérés.

« Nous sommes satisfaits de voir que notre armée et notre gouvernement ont enfin pris conscience de la nécessité de mettre fin à cette insécurité aux portes de Kinshasa. Comme représentant du peuple, nous constations déjà depuis 2022 que les Mobondo n’agissaient pas seuls. Il y avait des personnes derrière eux. On se demandait comment ces miliciens pouvaient disposer d’armes parfois plus sophistiquées que celles de l’armée nationale, ou encore comment ils parvenaient à se ravitailler et à parcourir de longues distances à pied en dormant dans la forêt », s’est interrogé l’élu.

Et d’ajouter :

«Nous ne disons pas qu’il s’agit forcément des politiciens ou de l’armée, mais il est évident que certaines personnes leur apportent un soutien. La question est de savoir qui exactement. C’est pourquoi nous attendons un rapport sérieux de l’armée, fondé sur des faits concrets, et non sur des accusations gratuites. »

Les déclarations de l’armée s’appuient, pour leur part, sur les témoignages recueillis auprès de miliciens capturés.

Jonathan Mesa