Le « numérique » a été au centre des débats au cours de la célébration du mois dédié à la célébration des droits des femmes. Il l’est encore aujourd’hui car sa prise en compte peut contribuer à accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies.
ONU Femmes renseigne que les femmes et les filles restent sous-représentées dans l’univers technologique, que l’on parle du développement de nouvelles technologies, de leur utilisation ou de la réglementation qui les régit. Elles ont en effet moins de chances d’utiliser les services numériques ou d’embrasser des carrières liées à la technologie, et beaucoup plus d’être victimes de harcèlement ou de violence en ligne.
« Même si les efforts visant à combler ces disparités ont conduit à une réduction de la brèche paritaire, la différence en chiffres absolus entre le nombre d’hommes et de femmes actifs en ligne a en fait augmenté de 20 millions depuis 2019. Aujourd’hui, 63 % des femmes ont accès à Internet, contre 69 % des hommes. Et les femmes ont 12 % de chances en moins de posséder un téléphone portable, un chiffre pratiquement inchangé depuis la période prépandémique », révèle ONU Femmes dans une note publiée en février dernier.
Dans les pays les moins avancés, bien que le réseau mobile à bande large couvre 76 % de la population, seulement 25 % de la population est connectée, et les hommes sont à 52 % plus susceptibles de se trouver dans cette petite proportion connectée en ligne.
En ce qui concerne les STEM, les filles ne représentent que 28 % des diplômés en ingénierie, 22 % des employés dans la filière Intelligence artificielle (IA) et moins d’un tiers des effectifs du secteur technologique dans le monde.
Et celles qui suivent des études technologiques sont souvent confrontées à un environnement très hostile, à des écarts de salaire importants (21 %) et à des offres d’avancement notablement plus faibles (52 femmes pour 100 hommes). Près de la moitié (48 %) déclarent avoir été victimes de harcèlement au travail. Et une proportion inquiétante de celles-ci, 22 %, disent envisager de quitter leur emploi en raison du traitement qui leur est réservé dans ce secteur.
Par ailleurs, pour combler les fossés en matière d’accès numérique et de compétences, ONU Femmes propose notamment de créer des technologies qui répondent aux besoins des femmes et des filles, pousser les femmes et les filles à s’engager dans la voie des filières STEM ainsi que la lutte contre la violence de genre facilitée par la technologie.
Prisca Lokale