RDC-Butembo : cinq questions à Rose Kahambu qui a décidé d’embrasser une carrière politique

Photo/droits tiers
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Coordonnatrice de la Dynamique des femmes pour la bonne Gouvernance (DYFEGOU), une organisation non gouvernementale basée à Butembo (Nord-Kivu), Rose Kahambu Tuombeane a signé son adhésion à un parti politique le 04 janvier. Dans cet entretien accordé au desk femme d’Actualite.cd elle revient sur ses choix et les grands axes de son programme. 

  Bonjour Madame Rose Kahambu. Qu'est-ce qui justifie le choix de ce parti politique ?

  Rose Kahambu : Lorsque j’ai décidé d'entamer une carrière politique, pour me preparer aux élections, il a fallu que je choisisse un parti politique. Après avoir lu le texte statutaire, le règlement , le projet de Société de l'AFDC (Alliance des forces démocratique du Congo), j'ai adhéré librement à ce parti. C'est également pour recevoir une formation de qualité en tant que politicienne. Vous savez que j'ai longtemps oeuvré comme journaliste, ensuite comme membre de la société civile, je n'ai pas une grande expérience en politique. Je pense que ce parti est le mieux indiqué pour me former.

De la vie d'activiste sociale à celle fe politique, allez-vous abandonner vos objectifs de défenseur des droits humains ?

  Rose Kahambu : je continuerais à défendre la population, les opprimés. Pour moi un défenseur est celui qui prend la défense des plus faibles, des opprimés. Et meme si je perds, par le fait de mon adhésion à la vie politique (selon les textes de loi dans notre pays), mon statut de défenseur, les actions, je ne les perds pas, cette volonté, cet engagement ne me quitte pas. Je défendrais les droits de la population congolaise. C'est aussi parmi les raisons qui me motivent aujourd'hui à entamer une carrière politique, je crois que lorsque je serais parmi les décideurs ou ceux qui ont la chance de contribuer de façon formelle au changement en assumant des fonctions dans ce pays, je serais encore en train de jouer ce role de défenseur. Je ne me vois pas me taire devant la situation sécuritaire, la pauvreté, ou le sous développement de notre pays.

Que comptez-vous apporter de particulier en tant que politicienne ?  Rose Kahambu : en politique je cherche le pouvoir d’agir, de prendre des mesures pour trouver des solutions aux problèmes de la population. Espérant que je vais accéder à des fonctions qui me permettront de  ne pas me limiter à la documentation, aux alertes, aux plaidoyers que nous faisions alors qu’en étant membre de la société civile, souvent, nos actions n’aboutissent pas aux résultats car limités de ce côté à dénoncer et proposer. J’ai eu la chance d’être formée en leadership politique. Cette formation m’a accompagné dans le travail d’abord en tant que journaliste ensuite comme militante pour la paix, les droits humains et la bonne gouvernance. Cela m’a aidé à bien faire mon travail  de compréhension des problèmes de la population et de faire des propositions aux décideurs. Aujourd’hui, je vais  pratiquer cette formation et mon expérience acquise  dans les différentes séances d’échanges au niveau  local, national, régional et international  sans oublier cette école de la souffrance de l’insécurité et toutes ses conséquences que je vis depuis mon enfance. Cette école,  enrichie par ce que j’ai vu chez les autres, va me conduire à proposer ou à participer au changement des choses dans notre pays de façon formelle.   

Pouvez-vous resumer en trois points, votre programme ?

 

Rose Kahambu :Je compte travailler pour le retour de la paix dans notre région et en RDC en général. En ma qualité de parlementaire, fonction à laquelle j’aspire et que j’espère occuper après les élections,  je compte utiliser les  rôles révolus à un député pour y contribuer.

- Représenter : je compte mener des lobbyings à tous les niveaux, faire la diplomatie parlementaire pour passer la vérité et la faire connaître  afin de mobiliser tout les acteurs nationaux et internationaux à s’aligner derrière la vérité pour la paix et la justice.

- Légiférer en proposant des lois pouvant aider à la réforme  de certaines institutions et où proposer des lois organiques et même la révision de certaines lois qui valent la peine de l’être

- par le contrôle,  je contribuerai à la restauration de la paix . Dans la société civile, je faisais des efforts pour comprendre les causes de la persistance de l’insécurité et parmi les grandes causes, il y’a le mauvais fonctionnement des services, les détournements des fonds, des grades et promotions  non mérités, impunité, laissez faire... pour répondre à cette cause, les parlementaires peuvent beaucoup aider par le contrôle.  Je crois contribuer aussi à la bonne gouvernance dans notre pays  par le contrôle  et le fait de pouvoir légiférer

2. Je compte travailler aussi pour la  promotion du secteur privé, gage de tout développement. Je crois que l’entrepreneuriat reste  le moyen principal de créer des emplois, en mettant un accent sur l’entreprendrait féminin

3. L’amélioration de la qualité de l’éducation. Toujours par ces rôles je crois y contribuer. Je compte m’attaquer à tout ce qui freine le développement de notre pays

Un dernier mot ? 

Rose Kahambu : je voudrais appeler la population congolaise à s’enrôler massivement. J'en appelle aussi à une préparation aux élections. Que tous ceux qui peuvent éduquer la population à l'éducation civique, au processus électoral se mettent à l'oeuvre pour que nous puissions aider la population à faire le bon choix au moment du referundum. Mon message s'adresse aussi à la jeunesse, aux femmes pour qu'elles s'engagent dans la vie politique, qu'elles se joignent à nous pour qu'ensemble nous puissions matérialiser ce projet de société.  Je crois en ma détermination, les valeurs et caractères sur lequel se fonde mon combat, mais je  crois aussi que nous devons être nombreux . C’est pourquoi j’en appelle à la prise de conscience et l’engagement des jeunes et femmes qui sont déterminés à contribuer au changement afin qu’ils suivent aussi la voix politique pour la lutte commune. 

Propos recueillis par Prisca Lokale