Journée internationale de la contraception : à Kinshasa, des jeunes filles ont bénéficié des contraceptifs modernes 

Photo/ Actualité.cd
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Chaque année, le 26 septembre, le monde célèbre la journée internationale de la contraception. A Kinshasa, en dehors des cérémonies officielles organisées par le gouvernement, Afia Mama, une ONG œuvrant pour les droits en santé sexuelle et reproductive a installé une clinique mobile dans la commune de Limete. Des méthodes contraceptives modernes ont été distribuées à plus de 200 femmes et jeunes filles.  

Sur l’avenue Leza dans le quartier Kingabwa à Limete, le coin surnommé « Grand-monde » a accueilli des dizaines de femmes et jeunes filles. A l’intérieur de la clinique mobile, trois tables, des préservatifs, des stérilets, des pilules, des injectables, pour recevoir des potentielles clientes. 

 « Je m’appelle Agnès, j’ai 14 ans. Je veux avoir un implant. J’ai un enfant de 6 mois qui doit atteindre au moins 5 ans avant que je puisse à nouveau avoir un enfant. Une nouvelle grossesse peut surgir à tout moment, je n’en veux pas pour l’instant. Ma mère m’a encouragée à venir, elle a aussi accepté de garder l’enfant pendant que j’y suis », confie l’une des clientes, sur le banc d’attente.    

Chancelle a 13 ans, élève dans une école de Kingabwa sans fil, elle est parmi les 30 premières femmes qui ont reçu le service dès la première heure.

« J’avais des petites craintes au début. On dit que l’insertion est douloureuse. Ce n’est pas le cas. Je viens d’avoir un implant», confie la jeune fille à sa sortie de la clinique mobile. Et de poursuivre. « Je n’ai pas encore d’enfants. Mais j’ai déjà procédé aux avortements (…) Plus de deux fois. Je préfère que cela ne se répète plus. Quand on m’a expliqué les différentes méthodes disponibles, j’ai choisi l’implant. Je peux me protéger pendant au moins 3 ans ». 

Infirmier superviseur, Emile Mabanza décrit le milieu. « On appelle ce lieu Grand monde, parce que les conditions de vie sont très précaires. Ici, l’activité sexuelle n’est pas un tabou. Ce qui fait que certains parents encouragent les filles à utiliser les méthodes contraceptives disponibles. La plupart des jeunes filles et des femmes sont péripatéticienne à Pakadjuma, un quartier situé à quelque 100 mètres, tristement rendu célèbre par son commerce du sexe. Elles vivent de cela. Il leur faut des méthodes à la fois pour se protéger contre les maladies et contre les grossesses non désirées », a-t-il renseigné.  

Atteindre une centaine de femmes et environs 300 jeunes

En dehors de la clinique installée sur l’avenue Leza, une autre rencontre de sensibilisation a eu lieu au sein de l’institut Kingabwa au quartier Point Chaud, toujours dans la commune de Limete. 

 « Nous offrons gratuitement des moyens de contraception lors de cette journée et sensibilisons les jeunes et les communautés de Kingabwa sur la santé sexuelle et reproductive dans le but de lutter contre les grossesses non désirées. Nous espérons qu'une centaine de femmes pourront aujourd'hui devenir des nouvelles utilisatrices de ces méthodes », a expliqué Anne-Claire Courchinoux, coordinatrice du programme DSSR de Médecins du Monde France, partenaire du projet. 

Pour Arnold Bakulu, chargé des programmes chez Afia Mama, l’objectif était d’atteindre 300 jeunes. En fin de journée, 128 femmes ont été servies à Leza, et 87 à l’Institut. 

Il explique, « notre target était d’atteindre 300 jeunes. Nous les avons trouvés dans les écoles et dans la communauté. Nous avons compilé les résultats en fin de journée et près de 130 femmes ont bénéficié des services au niveau du premier site, près de 90 au second site ». 

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Pour rappel, la loi n° 18/035 du 13 décembre 2018 fixe les principes fondamentaux relatifs à l'organisation de la Santé publique. Sur la contraception, les article 81 et 83, autorisent notamment l’accès à la contraception pour toute personne en âge de procréer.

Prisca Lokale