Rose Masala a été journaliste au sein du journal La Référence Plus, à la Télévision Kin Malebo, avant d’intégrer en 2006 la Haute autorité des médias (actuelle CSAC). Celle qui a co fondé et qui dirige actuellement l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM) revient sur la place de la femme dans les médias et sur la qualité du travail des journalistes.
« Pour les professionnels des médias, la journée du 03 mai est une excellente occasion pour réfléchir au maintien de la liberté de la presse, au regard de tous ces journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur métier. Le 03 mai rappelle également aux gouvernements toutes les mesures et engagements qu’ils prennent en faveur de la liberté de la presse. », estime Rose Masala.
L’Union congolaise des femmes des médias s’apprête à publier un rapport actualisé sur la place de la femme dans la presse congolaise. Avant que les chiffres actualisés ne soient publiés, Rose Masala, s’appuyant sur les deux rapports de l’étude genre 2016 et 2019, fait savoir qu’une petite avancée a été enregistrée.
« A la télévision, le pourcentage des femmes était de 21%. Jusqu’en 2019, il est passé entre 30% et moins de 5% selon les chaînes. A la radio, le taux était de 16% passant de 30% à un minimum de 8% selon les stations. Dans la presse en ligne, le taux était de 17%, les tendances variaient entre 25 % et au moins 5%. Pour tout l’ensemble des médias, le pourcentage était de 22%. Ces pourcentages constituent une petite avancée dans l’engagement des médias par rapport à l’année 2016 » souligne-t-elle.
Et d’ajouter, « aujourd’hui encore, le rapport que nous allons publier dans les tout prochains jours permet de se rendre compte de la place qu’occupe la femme à la fois en tant que productrice des contenus et en tant que personne ressource ».
Respect de l’éthique et de la déontologie
Le thème de l’année 2022 pour célébrer la liberté de la presse est « Le journalisme sous l’emprise du numérique ».
Pour Rose Masala, ces termes révèlent la difficulté qui existe encore à pouvoir réguler le secteur du numérique, dans le monde et particulièrement en RDC.
« Avec l’avènement des NTIC, il devient difficile pour le Conseil Supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) de faire le monitoring pour les médias surtout pour ceux qui prestent en ligne ou sur les réseaux sociaux où il y a beaucoup de dérapages qui passent, des insultes, des menaces. Il faut que le gouvernement se donne les moyens de sa politique pour accompagner les médias. Les journalistes seront très bien formés et feront le travail dans les normes. Actuellement, le plus important pour les journalistes c’est le respect de l’éthique et de la déontologie. Cela permet aux journalistes d’être responsable, d’éviter de se retrouver dans des situations confuses », a-t-elle fait savoir.
Enfin, pour parvenir à une presse réellement libre en RDC, la coordonnatrice de l’UCOFEM propose la mise en œuvre des différentes recommandations pertinentes issues des états généraux de la presse en début 2022.
Prisca Lokale