Goma : le transport en commun paralysé suite à la grève des conducteurs des taxis-bus et voitures

Les gens recourant à des camions de marque Ben et des tricycles comme moyen de transport
Les gens recourant à des camions de marque Ben et des tricycles comme moyen de transport/Ph. ACTUALITE.CD

Les chauffeurs de taxis-bus et voitures de Goma (Nord-Kivu) ont déclenché un mouvement de grève ce lundi 10 janvier. Ils protestent contre la mesure du maire policier, le commissaire supérieur principal François Kabeya, les demandant de peindre leurs engins en couleur jaune. Ce, pour des raisons sécuritaires.

Tôt le matin de ce lundi, plusieurs habitants de Goma ont eu des difficultés à rejoindre leurs lieux d'activités. Les propriétaires des taxis bus et des voitures ont décidé de garder leurs engins à la maison, protestant ainsi contre la mesure de l'autorité urbaine.

« Nous avons décidé de ne pas travailler parce que nos dirigeants décident sur nous à notre insu. On nous demande de peindre nos véhicules moyennant 135 USD mais pour combien de temps ? Un mois, c'est peu. Nous ne sommes pas pour cette histoire de peinture. Certains chauffeurs et convoyeurs sont aux arrêts mais le président de notre association va payer tout ça. Ce n’est pas normal qu’on impose à quelqu’un une couleur sur son véhicule qu'il a acheté à 15 000 USD, et puis, quel type de couleur pourtant ces propriétaires des bus sont aussi des commerçants. Ils revendent leurs véhicules à tout moment », a dit un des conducteurs de taxi-bus rencontré à l’arrêt Terminus ULPGL.

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Cette situation a perturbé le transport en commun dans la ville volcanique. Plusieurs habitants ont été obligés de parcourir plusieurs kilomètres à pied pour atteindre leurs lieux de service. Le prix du transport sur moto a également augmenté. Une course qui coûtait 500 FC se négocie entre 1000 et 1500 FC.

Les habitants de Goma demandent aux propriétaires des taxis de les remettre sur la voie publique afin d’éviter le calvaire vécu ce jour.

« Nous sommes vraiment déçus. Vous voyez comment depuis ce matin, nous sommes sur la route en train de chercher comment arriver en ville. Nous sommes obligés de faire le pied parce que nous n’avons pas de choix mais nous déplorons les attitudes de nos autorités. Eux sont véhiculés. Ils ont des moyens de transport mais ils nous font souffrir. Que les propriétaires de ces bus aient pitié de la population. Les autorités ne se soucient pas de nous », s'est plaint un habitant.

Lors d'une réunion, samedi 8 janvier 2021, avec les  responsables des ateliers identifiés pour peindre ces véhicules en jaune, le maire adjoint de Goma, le commissaire supérieur principal Faustin Kapend a rappelé que cette mesure vise à lutter également contre l'insécurité.

« Ça va nous permettre, chaque fois qu'il y a un incident sécuritaire, de géolocaliser le véhicule qui a commis des bavures et que les services de l'ordre engagés pour cette opération peuvent mieux mener les enquêtes. Voilà, l'objectif fondamental de cette opération. Attention à la tricherie. Les véhicules seront numérisés. Les amis de l'ACCO doivent accompagner cette mesure, tout en respectant les prescrits de la loi », a dit le maire adjoint de Goma.

C'est conformément à l’arrêté du ministre des transports et voies de communication du 20 avril 2007 relatif à la fixation des conditions des modalités des véhicules devant assurer le transport en commun des personnes en RDC, que l’autorité urbaine a pris cette décision.

Selon l’arrêté signé par l'autorité urbaine, le 23 décembre dernier, le prix à payer pour cette opération est de 160 USD pour les mini-bus de marque Hiace, 130 USD pour le mini-bus de marque Vannette et 110 USD pour les taxi voitures de transport en commun.

Une réunion entre le maire de Goma et les propriétaires des taxi-bus et des voitures est prévue jeudi prochain en vue d’harmoniser les vues.

Jonathan Kombi, à Goma