Kinshasa : une formation sur le féminisme numérique renforce les capacités des jeunes femmes 

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Les participantes à l'atelier

Bisobasi Telema, en collaboration avec le Goethe-Institut, a organisé du 3 au 5 décembre une formation sur le féminisme numérique à l’immeuble Horizon, à Kinshasa. Cette activité s’inscrivait dans le cadre des « 16 jours d’activisme » et a bénéficié du soutien du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères.

Plus de 25 participantes ont pris part à cette session. L’objectif était d’outiller les jeunes femmes pour leur permettre de mieux comprendre et utiliser les outils numériques comme leviers d’égalité et de transformation sociale.

Princilia Masengu Kayoka, porte-parole de l’organisation, activiste congolaise et défenseure des droits humains, a expliqué que cette formation veut donner des outils pour se défendre contre le cyberharcèlement.

« Cette formation vise à renforcer les capacités des jeunes femmes issues du milieu politique, des ONG et de la société civile congolaise, en leur offrant des outils pour se défendre contre le cyberharcèlement, la cyberviolence, la désinformation et les discours de haine. Elle permet également de consolider leur leadership et leur participation aux espaces de décision, afin de promouvoir une société juste, égalitaire et sans discrimination de sexe », a-t-elle dit.

De son côté, Elsie Lotendo, coordinatrice du mouvement féministe Bisobasi Telema, a ajouté :

« Cette initiative met en avant le numérique comme outil d’émancipation, en formant les femmes à connaître et défendre leurs droits, à lutter contre les stéréotypes et les violences, notamment le harcèlement en ligne. Trois sessions ont déjà permis de réunir des participantes de différentes provinces, qui ont exprimé leur satisfaction et leur détermination. La prochaine étape consiste à mener des actions de sensibilisation sur le terrain et en ligne, afin de mobiliser les communautés et de promouvoir un espace numérique sûr, garantissant la liberté d’expression et l’épanouissement des femmes ».

La formation a également abordé des thématiques pratiques. La consultante en communication Ifrikia Kengué a insisté sur l’importance du personal branding, c’est-à-dire l’image que l’on projette de soi sur les réseaux sociaux ou dans d’autres espaces numériques, et la manière dont elle influence la confiance et la perception des autres.

L’informaticien Trésor Kalongi a, quant à lui, sensibilisé les participantes à l’hygiène numérique : création de mots de passe robustes, vigilance face aux liens suspects, mises à jour régulières, installation d’antivirus et protection des données personnelles.

La session s’est clôturée par la remise de brevets aux participantes et a mis en lumière les enjeux de l’activisme digital, de la cybersécurité, de la lutte contre les discours de haine, ainsi que la place des femmes dans les espaces technologiques.

Deborah Misser Gbalanga, stagiaire