L’Union européenne a annoncé une nouvelle enveloppe de 500 000 euros supplémentaires destinée à venir en aide aux populations de la République démocratique du Congo (RDC) affectées par la reprise des offensives de la rébellion de l’AFC/M23, appuyée par le Rwanda, lesquelles ont entraîné des déplacements massifs de populations vers le Burundi. L’annonce a été faite jeudi 18 décembre sur le réseau social X par Hadja Lahbib, commissaire européenne chargée de la préparation, de la gestion des crises et de l’égalité.
" La reprise de l’offensive du M23 dans l’Est de la RDC provoque des déplacements massifs vers le Burundi. Face aux besoins humanitaires qui ne cessent de croître, l’UE débloque un financement d’urgence supplémentaire de 500.000 € pour aider les populations touchées ", a écrit Hadja Lahbib, commissaire européenne chargée de la préparation, de la gestion des crises et de l’égalité.
Pour le Commissariat européen à la préparation, à la gestion des crises et à l'égalité, ces nouvelles offensives ouvrent un nouveau chapitre à l'un des conflits les plus longs et les plus déstabilisateurs en Afrique.
" Une nouvelle offensive du groupe rebelle M23 dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la RDC, a déplacé environ 500 000 personnes et poussé des dizaines de milliers d'autres à fuir vers le Burundi, saturant les centres de transit déjà fragiles et mettant à rude épreuve des ressources humanitaires limitées. Ce mouvement, soutenu par le Rwanda, qui a relancé son insurrection en 2022 et s'est depuis emparé de vastes zones de l'est du pays, riche en minerais, affirme être motivé par un ressentiment ancien envers le gouvernement de la capitale, Kinshasa. Cette nouvelle offensive a provoqué une nouvelle vague de déplacements de population et ajouté un nouveau chapitre à l'un des conflits les plus longs et les plus déstabilisateurs d'Afrique ", souligne ce département de l'administration de l'Union européenne.
Cette situation intervient dans un contexte marqué par une réduction drastique des financements humanitaires, consécutive aux coupes budgétaires opérées par certains donateurs majeurs, notamment les États-Unis. Ces restrictions ont entraîné des conséquences désastreuses, notamment la suspension de projets vitaux, la réduction des activités des ONG, des suppressions d’emplois, ainsi que la privation d’aide pour des millions de personnes, y compris des enfants.
Ces populations se retrouvent privées d’assistance nutritionnelle, de soins essentiels (santé, éducation, santé reproductive) et de mécanismes de protection, compromettant directement leur survie et exacerbant les crises dans les régions les plus vulnérables. Ces baisses de financements affectent également l’efficacité des agences des Nations Unies et des autres organisations humanitaires, désormais contraintes d’opérer des choix difficiles, au risque de compromettre l’aide essentielle destinée aux populations en situation d’urgence.
La détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a coïncidé avec l’entérinement des accords de Washington, signés entre Kinshasa et Kigali sous les auspices des États-Unis d’Amérique. Alors que ces accords étaient censés consolider le cessez-le-feu souhaité par les médiateurs et plusieurs partenaires des deux pays, la situation s’est, au contraire, aggravée, marquée par des accusations mutuelles entre les deux États quant à la responsabilité de la crise sécuritaire actuelle.
Clément MUAMBA