Walikale: à Bushalingwa, les habitants tirent la sonnette d’alarme sur l’absence de structures sanitaires

Le rond-point à Walikale-centre
Le rond-point à Walikale-centre

Les habitants de Bushalingwa et d'autres villages environnants dans le groupement Ikobo, en territoire de Walikale (Nord-Kivu) tirent la sonnette d'alarme face à l'absence criante de structures sanitaires dans cette partie de la zone de santé de Pinga. 

Selon des témoignages, les habitants sont contraints de parcourir de longues distances, au péril de leur vie, pour accéder aux soins de santé. Ils lancent un appel aux autorités compétentes et aux organisations humanitaires de leur apporter l'aide nécessaire dans l'urgence.

Sur le terrain, les habitants décrivent un quotidien lourdement affecté par l’absence de soins de santé. Kavira Nziva explique que l’insécurité liée aux conflits armés a poussé les infirmiers à quitter la zone, laissant la population sans aucune assistance médicale. Dans ces conditions, tomber malade devient une épreuve aux conséquences parfois graves. 

" Tous les infirmiers qui étaient avec nous ici sont partis, fuyant l'insécurité. Ils ont jugé utile d'aller travailler ailleurs où la sécurité le permet. Si on tombe malade, la première idée qui vous arrive en tête, c'est la mort, car on n'a personne pour s'occuper de nous sur le plan médical ", témoigne-t-elle.

À Bukeke, un autre village du groupement Ikobo, Kavugho Muvuya s’inquiète pour les enfants, dont plusieurs ne parviennent plus à suivre le calendrier vaccinal. 

" Qui va leur administrer du vaccin ? Il n'y a aucun personnel soignant ici. Même les campagnes qui sont organisées par les autorités sanitaires n'atteignent pas notre village. Les enfants sont en danger. Même les maladies qui sont éradiquées ailleurs, notre village risque de devenir une poche de résistance ", regrette-t-elle.

Un autre habitant souligne également l’état déplorable des routes, un obstacle supplémentaire qui éloigne encore davantage les malades des formations sanitaires. 

" Quitter ici jusqu'à Mashuta, il y a environ 15 kilomètres. La route en soi est dans un état de délabrement très avancé. La situation sécuritaire aussi n'est pas bonne. Donc, on peut partir avec un malade ici pour aller mourir en cours de route. C'est vraiment déplorable ", indique-t-il.

Face à cette situation critique, les habitants lancent un appel  aux autorités et aux organisations humanitaires à leur venir en aide.