Uvira : le CICR alerte sur les restes explosifs de guerre à Luvungi et Sange

La ville d'Uvira
La ville d'Uvira

Le Comité international de la Croix rouge (CICR) dresse un bilan sombre de la situation sécuritaire, humanitaire et sanitaire dans le territoire d’Uvira dans la province du Sud Kivu. Dans une note rendue publique jeudi 18 décembre, le CICR dénonce la contamination des espaces publics par les armes, particulièrement dans les localités de Luvungi et Sange, en raison des récents affrontements dans plusieurs zones de la province du Sud-Kivu. 

D’après le CICR, la contamination par les armes a des conséquences dévastatrices pour les communautés, même après le conflit armé. Il estime qu’il est essentiel de sensibiliser les populations sur les risques liés aux engins explosifs et la nécessité d’adopter des comportements sûrs pour prévenir les accidents. 

« La présence des restes explosifs de guerre, que ce soient des munitions non explosées ou abandonnées, représente un danger important pour les populations. Nous sommes préoccupés par le danger immédiat de ces engins avec le retour progressif de certains déplacés dans leurs villages et maisons », s’inquiète Marwan Nadim, expert du CICR pour la prévention des risques liés à la contamination par les armes.

À ce sujet, le CICR appelle les parties en conflit à respecter le droit international humanitaire (DIH) tout en prenant des mesures pertinentes pour limiter l’exposition des populations civiles et les protéger des munitions qui peuvent constituer un danger pour elles .

Sur le plan sanitaire, le CICR dit avoir notifié du 2 au 16 décembre, 20 blessés par armes à l’Hôpital Général de Référence de Fizi et une quarantaine d’autres blessés, tous des civils encore retenus à l’Hôpital Général de Référence d’Uvira. 

Le CICR a, en outre, apporté un support logistique et en matériel à la Croix-Rouge de la RDC pour la gestion des dépouilles mortelles dans la ville d’Uvira et sur la plaine de la Ruzizi où des enterrements dignes et sécurisés ont pu être réalisés depuis le 11 décembre 2025.

En ce qui concerne la situation humanitaire des déplacés, le CICR indique que les affrontements et les tensions dans plusieurs zones du Sud-Kivu ont causé le déplacement massif de la population. 

« Si certaines familles regagnent petit à petit leurs maisons, dans les zones où on observe une relative accalmie, beaucoup d’autres restent encore déplacées et continuent de fuir. Elles sont obligées de tout abandonner pour trouver un refuge. Des organisations locales nous rapportent, par exemple, que des populations sont contraintes d'emprunter des voies extrêmement dangereuses, au péril de leur vie pour traverser le lac Tanganyika afin de se mettre à l’abri de combats vers le Burundi notamment », soutient Valeria Caccavo, responsable du CICR pour le Sud-Kivu. 

Pour atténuer cette situation, les équipes du CICR et les volontaires de la CRB ont mis en place un dispositif de réponse qui permet aux milliers de déplacés d’entrer en contact avec les membres de leurs familles. Ainsi, 11 enfants non accompagnés ont été réunifiés avec leurs proches et plus de 1 000 appels téléphoniques ont été facilités entre les déplacés et leurs proches. 

Selon les dernières statistiques des Nations Unies, la province du Sud-Kivu compte, depuis le 2 décembre jusqu’à ce jour, 500.000 personnes forcées de fuir en RDC. 

Grâce GUKA