RDC-EPST : « pourquoi les acteurs politiques congolais ne font pas de l'enseignement une priorité comme ils en font pour la CENI ?», s’interroge Jean-Claude Katende

Lycée Bosangani
Enceinte du Lycée Bosangani à Kinshasa/Ph.ACTUALITE.CD

Le président de l’Association africaine de défense des droits de l'Homme (ASADHO), Jean-Claude Katende, se dit inquiet par rapport à la situation qui prévaut actuellement à l’enseignement primaire, secondaire et technique (EPST). Alors que le gouvernement et l’intersyndical ont décidé de la suspension de la grève des enseignants au profit de la reprise des cours dès ce lundi 1er novembre. Sur le terrain, le mot d’ordre n’a pas été respecté dans plusieurs écoles.

M. Katende dit regretter le fait d’avoir constaté qu’il y a des écoles qui ont retourné une nouvelle fois les élèves à la maison dès ce matin. Ce qui insinue, dit-il, que les établissements n’ont pas suivi l’appel de l’intersyndical.

« Il y a eu un appel du syndicat et du gouvernement pour que les enfants reprennent l'école aujourd'hui. Fort malheureusement, le matin, en passant par l'avenue de la Libération (24 Novembre), j'ai vu qu'il y avait des colonnes d'enfants qui quittaient l'école qui est à côté de la cathédrale Notre-Dame du Congo. Ils étaient très nombreux sur la voie publique, exposés aux véhicules qui passaient, et donc, on a renvoyé les enfants, ce qui n'est pas une bonne chose. Je veux dire qu'en d'autres termes, les écoles n'ont pas suivi l'appel du syndicat et du gouvernement, ce qui est dommage », a déclaré Jean-Claude Katende, président de l'ASADHO, au téléphone d’ACTUALITE.CD.

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Sur son compte twitter, le président de l’ASADHO s’est interrogé : pourquoi tous les acteurs politiques congolais ne font pas de l'enseignement une priorité comme ils en font pour la CENI ? Et d’appeler les acteurs politiques à accorder une attention soutenue à la question liée à l’éducation :  

« On voit que les enfants, dans un très grand nombre, ne sont pas à l'école. Mais l'attention de tous les acteurs politiques est plus concentrée sur la CENI, qui pourrait leur permettre de garder le pouvoir ou de le prendre. Alors qu'il y a des questions importantes pour l'avenir du pays qui sont en jeu, notamment, la question liée à l'éducation. Mais on n’entend pas trop d'acteurs politiques là-dessus, ce qui est vraiment regrettable. On ne peut pas faire la politique seulement pour gagner les élections, mais aussi s'occuper des questions d'intérêt national, comme la question de l'éducation ».

La rentrée scolaire 2021-2022 a été lancée sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis le 4 octobre dernier. Fort malheureusement, elle n’a jamais été effective dans tous les établissements scolaires notamment ceux dits publics ou catholiques où les enseignants revendiquent leurs droits auprès de l'Etat.

Les négociations entre le gouvernement et le ban syndical de l’EPST sur la réévaluation de l'accord de Bibwa ont repris la semaine dernière. En attendant les conclusions, de commun accord, ils ont décidé de suspendre la grève déclenchée depuis la rentrée scolaire, et ont annoncé la reprise des activités scolaires pour ce lundi 1er novembre sur toute l'étendue du territoire national.

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Gloire KIPOY, stagiaire UCC