RDC-Présidence: « le dépassement budgétaire n'est ni un acte de détournement encore moins de mauvaise gestion en finances publiques » (Jules Alingete)

L'IGF Jules Alingete. Photo droits tiers
L'IGF Jules Alingete. Photo droits tiers

L'inspecteur général des finances Chef de service Jules Alingete Key a rejeté les allégations tendant à faire croire à l’opinion que le dépassement budgétaire notamment celui enregistré régulièrement à la présidence de la République, serait un détournement ou acte de mauvaise gestion.

Pour Jules Alingete Key, il y a dépassement budgétaire lorsque les paiements se font en procédure d’urgence surtout lorsqu'il s'agit de régler des questions impératives liées à la bonne marche du pays.

« Je voudrais vraiment que les gens retiennent une fois pour toute que le dépassement budgétaire n'est ni un acte de détournement ni un acte de mauvaise gestion. On déforme, on est entrain vraiment de faire circuler des choses qui ne sont pas correctes en finances publiques. Le dépassement budgétaire c'est au fait le constat d'un service qui a des crédits budgétaires de X montant mais à l'exécution il se retrouve avec X+ mais comment on y arrive ? Le fait qu'on a X+ ne signifie pas détournement, ça ne signifie pas aussi mauvaise gestion. Mais comment arrive-t- on à un dépassement budgétaire ? La loi a prévu que toute dépense doit passer par un circuit, le circuit c'est le gestionnaire celui qui a besoin d'effectuer la dépense, membres de gouvernement ou service public, commence à engager les dépenses, on arrive au budget, le budget liquide, la liquidation consiste à vérifier si la dépense que vous demandez a un crédit disponible, si les crédits n'existent pas, le budget ne laisse pas passer la dépense ou le budget va procéder au réaménagement alors lorsque le budget autorise par la liquidation le ministre des finances paie, si tout le monde respecte le circuit en passant par l'engagement, la liquidation par le budget, et le paiement il ya aucun dépassement budgétaire », a expliqué Jules Alingete samedi 23 octobre 2021 au cours d'un briefing conjoint avec Patrick Muyaya en rapport avec la mission et le travail de l'IGF.

Et de poursuivre :

« Le dépassement budgétaire nous arrive avec ce que nous appelons en finance publique le paiement en procédure d'urgence qui sont les paiements lorsqu'il y a extrême nécessité, on passe directement chez le ministre des finances demander un paiement. Et si le paiement est fait, le malheur ce que le budget parfois n'est pas informé et quand on va à la fin de la période, du mois ou l'année mettre le compte ensemble, prendre ce qui est passé par le budget et ce qui n'est pas passé par budget et qui fait partie du ministère des finances vers la banque centrale du Congo, on met tout ensemble, on trouve qu'il y a eu dépassement, mais ce n'est pas un détournement ».

Jules Alingete Key précise qu’après chaque dépassement les missions de contrôle constatent réellement que les fonds sortis du Trésor public ont été réellement affectés pour des causes qui sont justes.

« Nous vérifions cela, là où il y a des dépassements vous pouvez vérifier et vous allez voir il y a eu dépassement mais avec ce dépassement qu’est-ce qu'on en a fait ? Voilà on a financé tel programme, on a fait telle histoires et vous vérifiez, tout est en ordre, il ne faudrait pas qu'on puisse faire croire aux gens que le dépassement est un détournement ou le dépassement c'est une faute de gestions, faux ! Un budget parfois quand vous allez terminer le budget, vous pouvez avoir exécuté à 100% ou vous pouvez avoir exécuté à moins de 100, il y a des rubriques aussi qu'on exécute au-delà, c'est ça le dépassement et parfois ces dépassement sont nécessaires, sont exigés par les impératifs que les dépenses ont exigé que ça puisse se faire », a souligné Jules Alingete Key.

À chaque exercice budgétaire, les institutions de la République Démocratique du Congo avec à sa tête la Présidence de la République effectuent des dépenses au-delà des crédits budgétaires leurs allouées. Malgré la défense de Jules Alingete Key, cette manière de faire des institutions choquent toujours l'opinion publique.

Clément Muamba