Dans deux rapports, l'ONG anti-tabac STOP accuse ce géant mondial du tabac d'avoir distribué plus de 600.000 dollars (environ 508.000 euros, ndlr) sous forme d'argent, de voitures ou encore de dons de campagne à des dizaines de responsables politiques, législateurs, fonctionnaires, journalistes et employés d'entreprises concurrentes entre 2008 et 2013.
L'ONG STOP, lancée en 2018 par le miliardaire et ancien maire de New York Michael Bloomberg, entend dénoncer "les stratégies trompeuses de l'industrie du tabac" et proposer des "moyens" de lutter contre son influence.
Cette organisation est dirigée collectivement par l'Université de Bath (Royaume-Uni), le Centre mondial pour la bonne gouvernance dans la lutte anti-tabac (Thaïlande) et l'Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (Paris).
Selon l'ONG, le groupe BAT s'est comporté "comme s'il était au dessus de la loi", appuyant notamment ses dires sur des témoignages de lanceurs d'alertes, des fuites de documents et des dossiers de justices analysés par le groupe de recherche TCRG (Tobacco Control Research Group) de l'Université de Bath.
"Les pratiques potentielles de corruption du goupe BAT en Afrique n'ont pas été uniquement l'œuvre de quelques brebis galeuses", a déclaré dans un communiqué Andrew Rowell, du groupe TCRG.
"La dispersion géographique de cette activité, les infrastructures utilisées et le nombre de collaborateurs seniors impliqués suggèrent que les paiements réalisés par BAT étaient routiniers", ajoute M. Rowell.
Les membres du groupe de recherche ont ainsi identifié 236 "paiements douteux" réalisés au Burundi, aux Comores, en République démocratique du Congo, au Kenya, au Malawi, au Rwanda, au Soudan, en Tanzani, en Ouganda et en Zambie pour un total de 601.502 dollars.
Dans une enquête séparée publiée lundi, menée par la BBC et un consortium de journalistes, Bureau of Investigative Journalism, le groupe est également accusé d'avoir négocié le versement de jusqu'à 500.000 dollars en pots-de-vin au parti au pouvoir au Zimbabwe sous la présidence de l'ancien président Robert Mugabe en 2013.
Dans un communiqué, le cigarettier, qui opère dans plus de 170 pays, a rejeté "catégoriquement" ce qu'il a qualifié d'une "description erronée" de ses activités.
"Les accusations de cette nature ne sont pas nouvelles et ont été largement couvertes par divers médias d'information depuis plusieurs années", a-t-il déclaré, ajoutant qu'une enquête menée en janvier 2021 par les autorités britanniques anti-fraude l'avait innocenté de tout acte répréhensible.
ACTUALITE.CD avec AFP