RDC : la CENCO déplore un « grand recul sur le chemin de l'Etat de droit » à la suite des multiples attaques qu’elle subit en défendant l’indépendance de la CENI

Mgr Marcel Utembi et Abbé Donatien Nshole respectivement Président et secrétaire général de la CENCO/Ph. droits tiers

Les évêques catholiques ont exprimé ce lundi 2 août leur indignation à la suite des attaques violentes proférées contre le Cardinal Fridolin Ambongo et la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) par les dirigeants et militants du parti présidentiel (UDPS) suite à la prise de position de l’Eglise dans le cadre du processus de désignation du Président de la CENI.

L’épiscopat note « grand recul sur le chemin de l'Etat de droit » tout rappelant que « le Cardinal n'a pas une position qui n'est pas celle de la CENCO dans la cadre de sa mission prophétique ».

« La CENCO condamne fermement ces actes de violence inadmissible qui sont une grave atteinte à la liberté religieuse et d'expression mais aussi une entorse à la démocratie. C'est un grand recul sur le chemin de l'Etat de droit auquel aspire le peuple congolais », dit la déclaration des évêques membres du comité permanent de la CENCO.

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L’Eglise catholique mène actuellement le combat pour l’indépendance de la CENI en dépit de sa politisation maintenue par la loi organique maintenue après sa réforme « taillée sur mesure », d’après plusieurs observateurs.

« Pourquoi s'en prendre à la CENCO quand elle prêche la cohésion nationale? Pourquoi l'attaquer quand elle défend l'indépendance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)? Elle ne fait qu'accomplir sa mission prophétique dans la recherche du bien-être du peuple congolais », insistent les évêques.

La CENCO appelle le gouvernement à prendre cette situation en main afin de sanctionner les auteurs des attaques et menaces contre l'Archevêque de Kinshasa.

« Tout en condamnant ces actes ignobles, nous demandons à nos fidèles chrétiens et aux défenseurs de la démocratie de ne pas réagir violemment. La violence est l'arme de ceux qui manquent d'arguments dans un débat démocratique citoyen. Elle tue la démocratie et la remplace par la dictature. La CENCO demande aux commanditaires de ces actes d'arrêter et au gouvernement de la République de prendre cette situation en main en identifiant ces inciviques qui ont opéré à visages découverts afin qu'ils soient sévèrement sanctionnés et que plus jamais pareilles attaques ne se répètent », soulignent les prélats qui persistent : « Pour l’amour du peuple congolais, la CENCO ne cédera point ».

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Ivan Kasongo