Nord-Kivu : malgré l’appui humanitaire de MSF, l’accès aux soins reste difficile à Katsiru et Mweso en raison des affrontements armés persistants

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Dans la localité de Katsiru, située dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru), au sein de la zone de santé de Birambizo au Nord-Kivu, les affrontements armés persistants continuent de compliquer l’accès aux soins de santé pour près de 30 000 personnes. Cette situation oblige de nombreux patients à parcourir de longues distances afin de rejoindre les structures sanitaires de Mweso (territoire de Masisi), exerçant ainsi une pression accrue sur un système de santé déjà fortement sollicité.

Afin d’améliorer l’accès durable aux soins et de réduire cette pression, Médecins Sans Frontières (MSF) a soutenu la construction d’une maternité au centre de santé de Katsiru. Cette initiative vise à rapprocher les services de santé essentiels des communautés locales.

MSF soutient les services de santé dans la zone de santé de Mweso depuis plusieurs années. Cette assistance comprend la prise en charge gratuite des enfants de moins de 15 ans, notamment les cas de  malnutrition, les soins maternels et de santé reproductive, la prise en charge des personnes blessées par la violence, ainsi qu’un accompagnement complet des survivant·e·s de violences sexuelles.

Pour rappel, au mois d’août dernier, Médecins Sans Frontières avait lancé un appel urgent à la mobilisation pour la protection des civils et la réponse aux besoins essentiels des populations déplacées dans la cité de Mweso, située dans la chefferie de Bashali Mokoto, territoire de Masisi. Cette cité est devenue fortement surpeuplée à la suite de l’afflux massif de personnes fuyant les combats opposant les rebelles de l’AFC/M23 aux groupes armés locaux Wazalendo CMC.

Ces affrontements ont contraint plus de 10 000 personnes à se réfugier à Mweso au cours du mois d’août. Face à cette situation, une intervention d’urgence a été lancée pour répondre à l’augmentation des besoins humanitaires. Toutefois, la majorité des déplacés ont de nouveau fui la zone en raison de menaces persistantes de violences.

Pour faire face à l’ampleur des besoins, deux cliniques mobiles ont été déployées et ont pris en charge 858 patients entre le 7 et le 22 août. Les pathologies les plus fréquemment observées étaient le paludisme, les infections respiratoires et les maladies diarrhéiques. Un dépistage nutritionnel mené auprès de 182 enfants a montré que 34 % d’entre eux souffraient de malnutrition aiguë modérée.

Par ailleurs, une campagne d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) a été mise en place afin de prévenir les risques d’épidémies, notamment le choléra. Cette action a permis l’installation de réservoirs d’eau, de 24 douches, de 15 latrines, d’un réservoir de 15 000 litres, ainsi que la distribution de kits de nettoyage dans les sites collectifs.

Dans ce contexte d’insécurité persistante, les besoins médicaux continuent d’augmenter et le système de santé demeure sous forte pression. Le renforcement des services de santé de proximité apparaît comme un élément clé pour garantir l’accès aux soins des populations affectées.

Josué Mutanava, à Goma