Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, a lancé le programme de transport public nocturne gratuit baptisé « Bus de nuit ya ofele ». Cette initiative permet aux Kinois et Kinoises de se déplacer gratuitement entre 22h00 et 4h59 du matin, et ce jusqu’au 20 janvier 2026.
Le Desk Femme d’Actualité.cd est allé à la rencontre de quelques femmes afin de recueillir leurs réactions à ce sujet. Si certaines saluent l’initiative qu’elles jugent salutaire, d’autres estiment qu’elle mérite d’être améliorée. Elles plaident notamment pour l’extension de la gratuité en journée, la révision de la grille tarifaire des transports publics et privés, ainsi qu’une prise en charge plus sérieuse de la problématique de l’insalubrité à Kinshasa.
« C’est une bonne idée pour ceux qui sortent la nuit. Il y a des personnes qui travaillent la nuit et des étudiants qui suivent les cours du soir. Mais en ce qui concerne l’insécurité, c’est à la fois oui et non. Si tu descends près de ta parcelle, tu es en sécurité, mais si tu dois encore marcher longtemps après l’arrêt, le risque est grand », explique Lina Ketsia, jeune habitante de Matadi Mayo.
Elle ajoute que le gouvernement devrait également revoir à la baisse la grille tarifaire des transports publics et privés.
Redwan Mabunza, vendeuse de malewa à Brikin, appelle le gouverneur à revoir le dispositif.
« Il serait préférable que les bus gratuits circulent de l’aube jusqu’à 16h, voire 20h. La population se déplace surtout en journée. De 22h à 4h, ce n’est pas suffisant. Le gouverneur doit aussi agir contre l’insalubrité dans la ville de Kinshasa », souligne-t-elle.
Pour Promedie Mabaku, étudiante en première licence à l’Unisic (ex-Ifasic), la gratuité devrait être ciblée selon les horaires académiques.
« Les bus devraient être gratuits de 5h à 7h pour les étudiants du matin, de 12h à 13h pour ceux de l’après-midi, et de 20h à 22h pour les cours du soir ou pour ceux qui terminent le travail très tard », propose-t-elle.
Fatuma Ngondji affirme ne pas pouvoir bénéficier de cette initiative car elle ne sort pas la nuit.
« Je ne me déplace pas la nuit. Pour l’insécurité, c’est aussi oui et non. Sur un court trajet, on peut arriver en sécurité, mais sur un long trajet, on peut être agressé. Cela permet quand même d’éviter le kidnapping dans les taxis », estime-t-elle.
Grâce Lutete, femme au foyer, félicite le gouverneur tout en exprimant ses réserves.
« Je félicite le gouverneur Daniel Bumba, mais le problème concerne surtout l’horaire. Pour que tout le monde en bénéficie réellement, le bus gratuit devrait être disponible de 5h à 18h. Il devrait aussi revoir les tarifs de transport et s’attaquer sérieusement au problème de l’insalubrité à Kinshasa », affirme-t-elle.
De son côté, une vendeuse de fufu au marché de Sola encourage également l’initiative, tout en appelant à son élargissement.
« J’encourage cette action, surtout pour les vendeuses qui travaillent tard. Mais de 22h à 4h, je ne pense pas que cela réduira vraiment l’insécurité. J’aimerais que ce soit de 8h à 16h. Cela aiderait beaucoup les femmes vendeuses à économiser sur les frais de transport », conclut-elle.
Déborah Misser Gbalanga, stagiaire