L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un projet d’action d’anticipation afin de sauvegarder les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables et de prévenir une éventuelle détérioration de la sécurité alimentaire dans les zones les plus touchées par la crise alimentaire en RDC.
Ce projet bénéficie du soutien du gouvernement du Royaume de Belgique, par le biais du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement (SFERA).
Dotée de 585 000 USD, cette initiative est intitulée «Mise en place de stocks stratégiques en intrants agricoles pour anticiper les conséquences humanitaires des conflits en République démocratique du Congo». Il permettra, à la FAO et à ses partenaires de soutenir 5 600 ménages (familles de déplacés, de retournés et familles d’accueil) pendant une durée de 12 mois. Ainsi, 4 200 ménages bénéficieront d’activités maraîchères d’urgence et 1 400 recevront un appui pour développer des activités vivrières à cycle court afin de renforcer leur autonomie alimentaire.
Ces stocks stratégiques d’intrants agricoles ont pour but de répondre rapidement aux besoins alimentaires des ménages menacés par des chocs multiformes et volatiles résultant des conflits armés et intercommunautaires.
« Le pré-positionnement d’intrants agricoles sur le terrain en vue de la prochaine saison agricole, ou de semences maraîchères pour la saison de soudure, créera une capacité de mise en œuvre rapide au service de l’ensemble de la communauté humanitaire travaillant dans le secteur de la sécurité alimentaire », explique l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
L’identification des besoins au niveau des provinces et des cibles prioritaires se fera par un comité de stocks stratégique comprenant la FAO, le Programme alimentaire mondial, l’ONG co-facilitatrice du cluster sécurité alimentaire et le Ministère de l’agriculture.
Il s'agit d'une initiative pionnière dans le domaine de l'action d'anticipation face aux conséquences immédiates des conflits qui permettra de tirer les leçons nécessaires afin de porter cette approche préventive à l’échelle nationale et régionale.
Pour rappel, les conflits armés, l’insécurité généralisée et les catastrophes naturelles récurrentes associés aux effets de la maladie à coronavirus 2019 (covid-19), font de la République démocratique du Congo la pire crise alimentaire au monde. Selon les projections de la dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire ([IPC], juillet 2020) entre janvier et juin 2021, 19,6 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë à des niveaux de crise ou plus élevés (phase 3 et 4 de l’IPC) dont 4,9 millions en phase d’urgence.