RDC/Covid-19 : l’UNICEF appelle à la réouverture des écoles puisqu’elles « ne constituent pas le principal moteur de la propagation de la pandémie »

Les élèves dans une salle de classe à Djugu/Ph ACTUALITE.CD

L'organisation des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) appelle le gouvernement congolais « à donner la priorité à la réouverture des écoles et à prendre toutes les mesures de prévention pour rendre les écoles aussi sûres que possible ». Dans un communiqué publié ce jeudi 14 janvier, cette agence de l’ONU affirme que la fermeture des écoles menace directement le développement, la santé, la sécurité et le bien-être des enfants.

L’UNICEF rappelle que sa directrice générale, Henrietta Fore déclarait récemment qu’un « nombre croissant d’études au niveau international indiquent que les écoles ne constituent pas le principal moteur de la propagation de la pandémie mais que leur fermeture menace directement le développement, la santé, la sécurité et le bien-être des enfants ».

« Si les enfants sont exposés à une deuxième longue période de fermeture des écoles, les effets se feront sentir pendant plusieurs générations. Privés d’échanges quotidiens avec leurs pairs et d’occasions de se dépenser, ils voient leur condition physique et mentale se dégrader. Privés du filet de sécurité que leur offre souvent l’école, ils sont plus vulnérables aux abus ainsi qu’au mariage et au travail des enfants »,  dit l’UNICEF dans un communiqué ce jeudi 14 janvier.

Et de poursuivre :

« La fermeture des écoles doit uniquement constituer une mesure de dernier recours, après que toutes les autres possibilités ont été envisagées. L’évaluation du risque de transmission à l’échelle locale doit constituer un facteur déterminant dans les décisions touchant au fonctionnement des écoles. Les décisions de fermeture d’écoles à l’échelle nationale doivent être évitées autant que possible ».

La RDC fait face à une deuxième vague de la pandémie de Covid-19. Les chiffres grimpent mais l’UNICEF pense que « lorsque les niveaux de transmission au sein de la communauté sont élevés, que les systèmes de santé sont soumis à une pression extrême et que la fermeture des écoles est jugée inévitable au niveau local, des mesures de sauvegarde doivent être mises en place. Cela inclut de veiller à ce que les enfants qui risquent d’être victimes de violence chez eux, qui sont tributaires des repas scolaires ou dont les parents sont des travailleurs essentiels puissent poursuivre leur éducation en classe ».

Selon l’UNICEF, les enfants les plus marginalisés qui sont les plus susceptibles d'abandonner complètement l’éducation payent le prix le plus lourd de la fermeture des écoles. De récentes études menées au niveau de la RDC par la Cellule d’Analyse en Sciences Sociales (CASS) rapportent une baisse des effectifs, notamment des filles, dans les écoles lors de leur réouverture au début de l’année scolaire 2020-2021, appuie l’UNICEF.

« Aucun effort ne doit être ménagé pour rouvrir les écoles et s’assurer que les enfants apprennent à lire, à écrire et à réaliser des calculs de base tout en développant leurs connaissances », a indiqué Edouard Beigbeder, Représentant de l’UNICEF en RDC.

Suite à la hausse des cas de contamination journalière. Les autorités congolaises ont fermé notamment les écoles et universités depuis le 18 décembre 2020. Au sortir de la réunion du Comité multisectoriel de lutte contre la Coronavirus présidée par le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ce mercredi, le ministre de la santé a précisé que tout sera mis en œuvre pour que les années académiques et scolaires ne soient pas blanches.

Jusqu'à ce jeudi 14 janvier, les statistiques de la pandémie déclarée le 10 mars 2020 en RDC affichent un cumul de 20 479 dont 20 478 cas confirmés et 1 cas probable. Au total, il y a eu 626 décès  (625 cas confirmés et 1 cas probable) et 14.770 personnes guéries.

Fonseca MANSIANGA