L'association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite (Acofepe) a tenu une tribune d'expression populaire ce 09 novembre à Kinshasa. Des journalistes, des jeunes, des membres de la société civile ont débattu autour du thème "Démocratie et Consolidation de l'identité nationale".
« Cette activité vise le renforcement de la capacité des médias à plaider en faveur d’un environnement plus favorable à la démocratie et au développement,» a fait savoir Grace Ngyke, présidente de ce regroupement.
Autrefois sonseillère politique principale chargée des questions Africaines au bureau de Kofi-Annan et Ban Ki-Moon, secrétaires généraux des Nations Unies, Angèle Makombo a été la première a exposer. Actuellement présidente du parti politique Ligue des démocrates congolais (LIDEC), Mme Makombo a parlé de la gestion publique et de la lutte contre le tribalisme.
Pour elle, « Quand on parle du retard de la RDC en termes de développement, on évoque la corruption, l’impunité, la mauvaise gouvernance mais, le tribalisme aussi entraine doit également être indexé parce que ce qu’il ne tient pas compte de la compétence dans la nomination à des postes de responsabilité. C’est une entrave à la bonne gestion publique.» Parmi les mesures à prendre contre le tribalisme, Angèle Makombo pense que l’exemple doit provenir des dirigeants, et se faire ensuite accompagner des sanctions.
Wawa Mozanimu Georges a pour sa part rappelé quelques contributions du feu président Mobutu en matière de réunification de l’Etat. Il s’agit notamment de la territoriale des non originaires. Il a également épinglé la responsabilité des médias face aux discours séparatistes et tribalistes. « Quand nous observons la position socio démographique du pays, (avec ses 450 ethnies), il n’y a jusque-là aucune ethnie qui repousse l’autre. Au contraire, les congolais se sentent mieux quand ils sont ensemble. Cependant, il y a certains hommes politiques qui mettent l’accent sur le tribalisme. Ce sont des cas isolés. D’une manière générale, l’identité nationale est cimentée. Il faudrait à ce niveau fournir des efforts pour que les discours qui divisent les congolais soient moins véhiculés notamment par les médias, privilégiant les discours de réunification, d’unité et d’identité nationale » a dit le professeur Georges-Jérémie Wawa, développant le sous-thème « Le bien-vivre congolais : mythe ou réalité aujourd’hui »
« Promotion d’une citoyenneté supra ethnique : Rôle de la femme », c’est autour de ce dernier sous-thème que Sylvie Elenge Nyembo, activiste des droits humains et chef des travaux à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication a exposé. Elle évoque la problématique des noms des familles, qui constituent un indicateur important pour situer la provenance et l’origine d’une personne, conditionnent le comportement dans le milieu professionnel ainsi que l’engagement dans les postes gouvernementaux. De ce fait, Sylvie Elenge Nyembo n’attribue pas un rôle spécifique à la femme car, précise-t-elle, « C’est une responsabilité qui incombe à tous les congolais: œuvrer au-delà de l’ethnie et au-delà du genre. Promouvoir la citoyenneté équivaut à favoriser le civisme, la civilité et la solidarité.»
Pour clôturer cette tribune d’expression populaire, des moments d’échanges ont eu lieu après les exposés sous la direction de Didier Mbu’y, chargé de projet Acofepe, Jolie Tshidibi et Blandine Yaba.
De la formation des femmes journalistes en journalisme web et Gestion éditoriale avec une approche Genre à la tenue des expressions populaires (deux premières tenues à Mbuji-Mayi Chef-lieu de Kasaï Oriental et Mbandaka en Equateur), Acofepe a été soutenue par l’Agence suédoise de coopération Internationale, l’USAID, la Confédération suisse, FHI360 ainsi que d’Internews.
Prisca Lokale